La crise diplomatique opposant le Qatar à l'Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats Arabes et le Bahrein ne connaît pas encore son épilogue. Les tentatives de réconciliaition menées par le Koweït n'ont pas abouti. Le cafouillage caractérise désormais la situation. Tandis que les pays hostiles au Qatar ont exprimé leur détermination à alléger la liste des conditions exigées au Qatar pour la reprise de la coopération diplomatique, le prince qatari s'est dit prêt à des négociaitions sans condition. La crise diplomatique perdure, cependant, sans perspective d'issue dans l'immédiat. Selon l'ambassadeur qatari à Moscou, il est désormais évident que les pays arabes qui ont mis en place le blocus de Doha ont du mal à adopter une position commune à son égard. Les pays ayant organisé le blocus du Qatar n'ont pas de position commune, et la communauté internationale en est bien consciente, estime l'ambassadeur qatari en Russie Mohammed Fahd Al-Attiya. «Il y a quelques jours, le représentant permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'Onu a déclaré qu'ils voulaient que nous acceptions six de leurs principes. Nous pouvons constater une attitude négative à l'égard des pays qui participent à ce blocus et veulent nous contraindre à sacrifier notre souveraineté, d'après la presse russe. Et voilà qu'ils sont enfin devenus réalistes et qu'ils exigent maintenant que nous remplissions ces six principes», a indiqué le diplomate. Selon M.Al-Attiya, il est évident que les quatre pays à l'origine du blocus du Qatar «sont dans un état de pleine désorganisation». Début juin, l'Arabie saoudite, l'Egypte, Bahreïn et les Emirats arabes ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l'accusant de financer les activités extrémistes à travers le monde. Par la suite, les pays du Golfe ont adressé à Doha une liste de conditions destinées à lui faire modifier sa politique étrangère. Ils demandent notamment au Qatar de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran, de fermer la base militaire turque située sur son territoire et de mettre fin à la diffusion de la chaîne de télévision Al Jazeera. Doha a pour sa part qualifié ces exigences d'«irréalistes» et a appelé à les réviser. Le Qatar a modifié sa loi antiterroriste comme geste d'accalmie envers ses adversaires. Précédemment, Doha a paraphé un mémorandum d'entente contre le terrorisme avec Washington.