La crise opposant des pays du Golfe et le Qatar peut durer dans le temps, après le refus de Doha d'accepter les conditions exprimées par ses adversaires pour la reprise de la coopération diplomatique. La crise diplomatique opposant des pays du Golfe, dont l'Arabie saoudite, l'Egypte et les Emirats arabes, au Qatar, peut durer dans le temps puisque les belligérants font preuve d'intransigeance, malgré les appels au dialogue. Le blocus imposé au Qatar peut durer des années, d'après les Emirats Arabes qui tentent d'infléchir la position qatarie. Doha rétorque qu'elle peut tenir indéfiniment. La diplomatie qatarie a jugé que les conditions posées par les monarchies du Golfe pour sortir de la crise étaient irréalistes. Le Qatar a qualifié d'irréalistes les conditions posées par les pays arabes du Golfe pour résoudre la crise, et appelé à les réviser, annonce la chaîne de télévision Al Arabiya citant le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al Thani. Selon la chaîne, le ministre a également qualifié d'«illicites» et de non-respect de la souveraineté de son pays les sanctions imposées par les pays arabes. Vendredi, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte ont transmis au Qatar, avec lequel ils ont rompu la coopération diplomatique et même dans le domaine de l'économie le 5 juin, une liste de treize requêtes présentées comme autant de conditions à une sortie de crise. Ils demandent notamment au Qatar de fermer la chaîne de télévision Al Jazeera et de réduire la coopération diplomatique de l'émirat avec l'Iran. Les quatre Etats réclament en outre que le Qatar rompe tout lien avec les Frères musulmans, Daech, Al-Qaïda, le Hezbollah et le Front Fatah al-Cham, ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda, et exigent la fermeture d'une base militaire turque au Qatar, ainsi que l'extradition de toutes les personnes considérées comme «terroristes». Les quatre monarchies ont donné dix jours à Doha pour obtempérer aux requêtes. Le Koweït, qui tente de réconcilier ces pays et le Qatar a informé Doha de ces requêtes. L'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe, ainsi que l'Egypte et le Yémen, ont rompu début juin leur coopération avec Doha, qu'ils accusent de soutien au terrorisme. Ils ont dans la foulée fermé toutes leurs frontières aériennes, maritimes et terrestres avec l'émirat, plongeant le Qatar dans l'isolement. La Turquie qui aide Doha à tenir face au blocus, a exprimé son refus de fermer sa base militaire au Qatar comme exigé par les quatre pays arabes.