Le Centre hospitalo-universitaire Nedir-Mohamed de Tizi-Ouzou a abrité, hier et avant-hier, deux journées de formation en neuroradiologie vasculaire qui se sont déroulées au niveau de l'amphithéâtre pédagogique de cet établissement hospitalier. Cette manifestation scientifique a pour objectif d'améliorer la notion de la prise en charge des malades atteints des accidents vasculaires cérébraux hémorragiques ou bien des accidents cérébraux ischémiques au niveau des unités de thrombolyse pathologies chroniques. A l'occasion, les spécialistes ayant pris part à cette rencontre ont mis l'accent sur l'augmentation effarante de la prévalence des accidents vasculaires cérébraux qui sont devenus un fléau mondial et constituent une véritable menace sur la santé publique. Après avoir déclaré l'ouverture de ces journées, le chef de service de neurologie au niveau du CHU, Pr. Smaïl Daoudi, a estimé que 46 patients ont été thrombolysés au niveau de l'unité de thrombolyse du CHU et ce, depuis sa mise en service qui a eu lieu en mois d'octobre 2015 dont trois patients décédés. «Cette unité est bénéfique pour la prise en charge des personnes atteintes de maladies cardiovasculaires pour améliorer leurs capacités de récupération.» Ainsi, il a tenu à expliquer que l'AVC est un déficit neurologique brutal d'origine vasculaire causé par un infarctus neuro vasculaire et qui se termine par une paralysie ou un handicap. Dr. Daoudi a fait savoir que le nombre d'accidents cérébraux ischémiques enregistrés au niveau des pavillons des urgences du CHU Nedir-Mohamed était 1 200 en 2015. Ce qui représente soit 98 cas pour 100 000 habitants pour les AVC et 80 cas pour 100 000 habitants pour les accidents ischémiques. L'AVC reste une urgence diagnostique et thérapeutique pour améliorer les capacités de récupération du patient, a-t-il fait savoir. A chaque fois qu'un patient est atteint d'un accident cérébral ischémique moyen, il vieillit de 36 ans. «Pour cela, il faut revoir la politique de la prise en charge de ces maladies cardiovasculaires.» Le même spécialiste a insisté sur le fait que l'IRM reste un examen de choix pour la thrombolyse IV, mais le scanner est devenu une nécessité au niveau des unités de thrombolyse. En termes de chiffres, le même spécialiste a indiqué qu'en 2005, les maladies cardiovasculaires ont enregistré 16 millions de cas et en 2030, ce seront 23 millions de cas. Un AVCD est survenu dans le monde toutes les 15 minutes et un décès causé par un infarctus toutes les 4 minutes, et c'est une fatalité et la deuxième cause de mortalité, après les attaques cardiaques. Quand on thrombolyse un patient, cela n'est pas synonyme d'un traitement définitif, mais il (patient) a besoin d'un suivi médical permanent. Le nombre d'accidents vasculaires cérébraux survenus au niveau local vari entre 50 000 à 60 000 cas chaque année, en Algérie, dont près d'un tiers décède. L'accident cérébral ischémique touche le sujet de sexe féminin, mais à un certain âge ce sont les deux sexes qui sont touchés. D'après lui, la prévalence des AVC chez les sujets âgés sera en nette augmentation dans les prochaines années. Pour illustrer ses propos, il a affirmé que 7% des personnes âgées de plus de 60 ans qui sont atteints d'un accident cérébral ischémique et à l'horizon de 2025, ce pourcentage atteindra près de 20%. Ce qui a motivé la corporation médicale de revoir la politique de la prise en charge de ces personnes atteintes d'AVC. D'ailleurs, une formation dans la mise en application de la thrombolyse sera lancée incessamment au niveau du CHU de Tizi-Ouzou. De son côté, Dedier Smadja, spécialiste en neurologie dans un hôpital parisien, a affirmé qu'il est urgent de généraliser cette formation pour sauver la vie de ces patients. «Il est temps d'améliorer la formation des médecins résidents spécialisés dans la neurologie et aussi de lancer la recherche pour un meilleur traitement de ces maladies neuro vasculaires», a-t-il dit.