La 12e session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le nord du Mali devait débuter hier et se poursuivre aujourd'hui, a indiqué jeudi un communiqué du ministère des Affaires étrangères. La rencontre est coprésidée par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, et son homologue malien, Abdoulaye Diop. Cette réunion, qui intervient après celle qui a eu lieu à Bamako le 12 juin 2016, permettra de procéder à une évaluation de la situation au Nord-Mali et des avancées enregistrées dans la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, signé en 2015, note le ministère. Elle sera également mise à profit pour faire le point sur l'état d'avancement de la coopération bilatérale et examiner les voies et moyens de son renforcement et son élargissement au profit des deux pays. Mohamadou Diarouraga, haut responsable auprès du Président malien, Ibrahim Boubacar Keita, pour la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, sera également présent à Alger, porteur d'un message du Président malien au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, note le communiqué. La rencontre se penchera certainement sur l'aspect sécuritaire avec les développements enregistrés au nord du Mali. La 12e session intervient à un moment où la France tente de renforcer son influence au Mali et la mobilisation de 5 000 militaires de nombre de pays de la région. Le président Emmanuel Macron, qui s'est rendu, il y a quelques semaines, au Mali, a appelé à l'instauration d'une force militaire chargée de la lutte contre les terroristes qui sévissent au nord du Mali. L'Algérie, qui a initié l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali privilégie l'option diplomatique engageant l'armée malienne et les touaregs armés qui auront la charge de combattre les terroristes avec l'aide de la communauté mondiale. L'Algérie opte pour la lutte antiterroriste menée par le Mali, et refuse une ingérence militaire d'autres pays, excepté les missions de l'ONU et l'organisation panafricaine de maintien de la paix. C'est dans ce cadre que l'Algérie milite pour le recrutement des touaregs armés par la police, l'armée et la gendarmerie du Mali, conditions nécessaires à la relance de l'économie du Mali au bénéfice du peuple de ce pays qui souffre de conditions sociales dures, notamment dans le nord où les terroristes profitent de la détresse de la population pour tenter de recruter des «combattants». L'Algérie et les pays du Sahel luttent contre la radicalisation en soutenant la Ligue des Oulémas. Celle-ci sillonne les régions isolées de nombre de pays pour alerter la population contre les discours prononcés par les terroristes. L'Algérie opte donc pour le dialogue, la relance de l'économie et la déradicalisation dans la région, et rejette l'option militaire.