Projeté avant-hier à la salle El Maghreb dans le cadre du 10e Festival international d'Oran du film arabe (FIOFA), le long métrage Made in Iraq du réalisateur irakien Jasim Mohamed Jasim a reçu les éloges du public, qui a longuement salué le message humain et engagé du film. Porté par un air de musique mélancolique, le long métrage Made in Iraq de Jasim Mohamed Jasim est marqué par une lourdeur qui correspond au thème traité dans le film mais devient au bout de quelques minutes très vite insoutenable. Tel est, donc, le choix «esthétique» du réalisateur, qui a, ainsi, exagéré des plans serrés incitant le public à ne retenir que l'essentiel de ce qu'il veut lui montrer. Ce film d'une heure dix minutes montre la résistance des Irakiens face à l'occupant américain. «Il est motivé par le souci de raconter une toute autre histoire que celle montée de toute pièce par la machine américaine», a expliqué un responsable d'un parti irakien, Hamoudi Jasim qui a représenté le réalisateur absent du Fiofa. L'intrigue est simple. Une histoire déroutate Un jeune homme, amnésique, se réveille presque au milieu d'un désert où on aperçoit au loin les torches d'un champ de pétrole, symboles de la richesse. Ce dernier avance au rythme long du film par le biais d'objets qu'il fait sortir d'une valise rouge, retrouvée à ses côtés, et par laquelle, il retrouve petit à petit sa mémoire… Son histoire est déroutante. Tantôt profitant des plaisirs de la vie dans son exil américain, tantôt enrôlé dans l'armée avec des camardes du pays de l'oncle Sam, tantôt tortionnaire, tantôt victime, ce jeux multiple déroutant dénote sans doute de la complexité de la situation que le jeune cinéaste voudrait transposer à l'écran à moins de suggérer l'évocation de l'identité irakienne... Jasim Mohammed Jasim n'a pas eu les autorisations pour tourner son film en Irak. Son équipe a dû se débrouiller pour aller jusqu'au bout du projet. «Nous avons tenu à ce que le héros soit irakien avec ses contradictions… sachant que le fait de faire un film qui considère l'Irak comme une terre occupée par les Américains est un acte de résistance», a relevé Hamoudi Jasim. Traitant en apparence d'un cas psychologique, le film déborde sur la dimension politique liée à la présence américaine. «Nous étions et nous demeurons un peuple uni et c'est l'occupation qui a fait pression pour nous diviser en ethnies culturelles et en courants religieux différents», poursuit l'assistant du réalisateur qui a laissé entendre que ce film aurait s'approche de Chroniques des années de braise de Mohamed Lakhdar Hamina, et ce, «uniquement par le biais de l'introduction du personnage du fou, récurrent chez le cinéaste algérien. La comparaison s'arrête-là d'autant plus que les réalités et les contextes historiques sont différents», a-t-il poursuivit. La particularité de Made in Iraq est qu'il soit pratiquement le seul film à traiter de la présence américaine en Irak comme étant une occupation. «Sur une vingtaine de films réalisés dernièrement, pourtant financés par des fonds irakiens, aucun ne traite de cette question, se contentant seulement dans le meilleur des cas de critiquer l'ancien régime», souligné Hamoudi Jasim. Mauvais souvenirs de Palestine Par ailleurs, et un peu plus tôt dans cette journée du jeudi, le documentaire La chasse aux fantômes, qui revient sur les souvenirs traumatisants d'anciens détenus palestiniens, a été projeté à la cinémathèque d'Oran. Ce documentaire de 94 minutes du Palestinien Raed Andoni est revenu sur le vécu plus que terrible qu'ont subi d'anciens détenus palestiniens au centre Al Moskobya, à El Qods, infligé par l'armée israélienne.