Les entreprises industrielles des secteurs public et privé font face à une multitude de problèmes,notamment les pannes d'électricité qui provoquent des arrêts prolongés parfois de 15 jours. Une enquête menée par l'Office national des statistiques (ONS), auprès de 250 entreprises publiques et 264 entreprises privées, nous livre le quotidien aléatoire des industries algériennes. On apprend que près de 88% des entreprises publiques et plus de 56% de celles du privé ont utilisé leurs capacités de production à moins de 75%. Concernant le niveau d'approvisionnement en matières premières, il a été inférieur à la demande exprimée pour plus de 15% des enquêtés du secteur public, notamment ceux des industries de sidérurgie, mécanique, électrique et électronique (ISMMEE) et des textiles, alors qu'il a correspondu à la demande selon la plupart des entreprises privées. Ceci a engendré des ruptures de stocks à près de 56% des entreprises du secteur public et à 18% du secteur privé, causant des arrêts de travail allant jusqu'à 29 jours pour plus de 89% du secteur étatique, et jusqu'à 10 jours pour près de 84% de ceux du privé, selon l'ONS. En outre, plus de 13% des enquêtés du secteur public et près de 44% de ceux du privé ont connu des pannes d'électricité, essentiellement les entreprises des matériaux de construction et de la chimie, causant des arrêts de travail allant jusqu'à 12 jours pour 71% des premiers, et à moins de 6 jours pour près de 93% des seconds. Par ailleurs, l'approvisionnement en eau a été «suffisant», selon la majorité des enquêtés. D'autre part, la demande pour les produits fabriqués a enregistré une hausse, essentiellement pour les ISMMEE, l'agro-alimentaire et l'industrie du bois. Ainsi, près de 63% des chefs d'entreprises du secteur public et près de 21% de ceux du privé, particulièrement ceux des ISMMEE, des textiles et des bois n'ont pas satisfait toutes les commandes reçues. Les effectifs ont connu une baisse, selon les chefs d`entreprises du secteur public, contrairement à ceux du secteur privé qui ont fait part d'une augmentation, notamment ceux des ISMMEE et de l'agro-alimentaire. Plus de 78% des chefs d'entreprises (secteurs public et privé) ont jugé le niveau de qualification du personnel «suffisant», tandis que près de 39% déclarent avoir trouvé des difficultés à en recruter, notamment le personnel de maîtrise. Près de la moitié des enquêtés du secteur public ont affirmé pouvoir produire davantage en embauchant du personnel supplémentaire. Sur le plan financier, 34% des chefs d'entreprises du secteur public et plus de 18% de ceux du privé touchés par l'enquête ont jugé «bon» l`état de leur trésorerie. Toutefois, les charges élevées et la rigidité des prix continuent d'influer sur l'état de la trésorerie. Aussi, plus de 42% des chefs d'entreprises enquêtés des deux secteurs ont eu recours à des crédits bancaires sachant que la majorité n'a pas trouvé de difficultés à contracter ces prêts. Par ailleurs, en raison de la vétusté et de maintenance des équipements, près de 59% du potentiel de production enquêté ont connu des pannes, engendrant des arrêts de travail allant de 13 à 30 jours pour près de 85% du secteur public, et supérieur à 30 jours pour plus de 38% du privé.