Le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui, a appelé jeudi les organisations internationales à collaborer au respect scrupuleux du droit international humanitaire en faveur des prisonniers sahraouis détenus par le Maroc. «Le Front Polisario appelle instamment les organisations internationales à collaborer au respect scrupuleux du droit international en matière humanitaire et pour ce qui a trait aux prisonniers sahraouis en veillant, notamment, à ce que les personnes détenues puissent recevoir la visite des délégués du Comité international de la Croix-Rouge, conformément aux dispositions de l'article 143 de la Quatrième Convention», a déclaré à l'APS M'hamed Khaddad, membre du secrétariat national du Front Polisario et coordinateur du Front Polisario avec la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso). Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Secrétaire général du Polisario, Brahim Ghali, vient d'envoyer une lettre au président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans laquelle il a rappelé que les prisonniers politiques devaient être jugés et détenus en territoire occupé sous peine de commettre une violation grave des dispositions de la Quatrième Convention de Genève. Il a également rappelé la nécessité d'«enquêter de manière impartiale sur les tortures auxquelles les prisonniers ont été soumis», exhortant le CICR à intervenir auprès des autorités d'occupation pour mettre fin à l'ensemble de ces violations et veiller à ce qu'ils soient traités conformément aux normes du droit international humanitaire et notamment la Quatrième convention de Genève qui vise à protéger les civils, a précisé M. Khaddad qui était de passage à Paris. Le Front Polisario, dont la déclaration d'adhésion aux conventions de Genève a été acceptée en 2015 par le gouvernement suisse, Etat dépositaire des dites conventions, a déploré la situation préoccupante dans laquelle se trouvent les prisonniers politiques sahraouis détenus par les autorités marocaines et notamment les prisonniers de Gdeim Izik, a-t-il ajouté, réaffirmant qu'il est «fermement déterminé» à appliquer les Conventions de Genève dans le conflit qui l'oppose au Maroc depuis l'invasion, condamnée par les Nations unies, du territoire du Sahara occidental. Le Front Polisario a indiqué que l'article 2 commun aux quatre Conventions de Genève précise que la Convention s'appliquera également dans tous les cas d'occupation, soulignant que les personnes civiles qui se trouvent sur le territoire occupé du Sahara occidental «ne peuvent être privées, en aucun cas ni d'aucune manière, du bénéfice des Conventions et que l'article 4 de la Quatrième Convention protège les personnes qui, à un moment quelconque et de quelque manière que ce soit, se trouvent, en cas de conflit ou d'occupation, au pouvoir d'une partie en conflit ou d'une puissance occupante dont elles ne sont pas ressortissantes». Le Front Polisario rappelle, dans ce cadre, que «la puissance occupante qu'est le Maroc est liée, notamment pour la durée de l'occupation, par les dispositions relatives à l'interdiction des déportations et à l'interdiction de la soumission à la torture et/ou tout autre traitement dégradant», exigeant que les prisonniers de Gdeim Izik et tous les autres prisonniers soient, en application de l'article 76 de la Quatrième Convention, transférés dans les territoires. Le mouvement de libération du Sahara occidental, a expliqué Khaddad, considère que de telles déportations constituent des violations graves de la Quatrième Convention, demandant qu'il soit immédiatement et définitivement mis fin à ces déportations.