La grande gare de chemin de fer de Béni-Mansour dans la commune de Boudjellil, à 90 km à l'ouest de Béjaïa, a été fermée très tôt hier au trafic ferroviaire par de jeunes demandeurs d'emploi. Aucun des onze trains de transport de voyageurs, sans compter les convois de marchandises, roulant habituellement entre Béjaïa, Constantine, Sétif, Batna et Alger n'a quitté les rails. «De jeunes chômeurs s'estimant lésés par la dernière opération de recrutement décidée par la direction générale de la SNTF ont envahi la station ferroviaire et exigé l'arrêt de tout le trafic», nous a-t-on affirmé au niveau de la gare en question. D'après certaines sources proches des protestataires, la direction des chemins de fer n'aurait pas tenu sa promesse d'embaucher les huit chômeurs qui ont subi au préalable la visite médicale d'usage. «Elle n'en a pris que quatre alors qu'elle s'était engagée à recruter les huit demandeurs», nous a déclaré sur place un cheminot exerçant dans cette gare. Nous avons tenté d'en savoir plus auprès de la direction générale des chemins de fer, sans résultat ; le téléphone de cette entreprise ne fonctionnant pas. Ce n'est pas la première fois que le trafic ferroviaire est perturbé sur ces grandes lignes en raison de la fermeture de cette gare. Les habitants de ce village ont toujours agi de la sorte pour faire aboutir leurs revendications. Les services des chemins de fer ont enregistré, depuis janvier 2015, une quarantaine d'actions de protestation ayant affecté la circulation des rames au niveau de cette gare. La plus importante a duré quinze jours en février passé et a entraîné une grave pénurie de carburant sur une grande partie du centre du pays. En effet, les convois de citernes de transport de carburant ont été empêchés de circuler entre la raffinerie de Skikda, à l'est du pays, et le Centre par les protestataires. La SNTF ne voulant prendre aucun risque, a gardé ses trains en gare d'attache.