Tandis que les réserves d'essence ont progressé de façon inattendue, les stocks de pétrole brut ont enregistré une baisse trois fois plus importante que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis, selon des chiffres publiés hier par le département américain de l'Energie (DoE). Lors de la semaine achevée le 4 août, les réserves commerciales de brut ont reculé de 6,5 millions de barils, pour revenir à 475,4 millions, alors que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur une baisse de 2,2 millions de barils. C'est la sixième semaine consécutive que ces stocks baissent. A ce niveau, les réserves commerciales de brut sont en baisse de 3,6% par rapport à la même époque de 2016 mais restent dans la moitié supérieure de la fourchette moyenne pour cette période. En pleine saison des grands déplacements en voiture pendant les vacances, les raffineries américaines ont encore accéléré la cadence, fonctionnant à 96,3% de leurs capacités contre 95,4% la semaine précédente. Les réserves d'essence ont elles progressé de 3,4 millions de barils, alors que les estimations des économistes compilées par Bloomberg prévoyaient une baisse de 1,5 million de barils. Elles se sont repliées de 1,8% par rapport à la même période de l'année précédente et restent dans la moitié supérieure de la fourchette moyenne pour cette période. Les stocks de produits distillés (fioul de chauffage, etc.) ont reculé de 1,7 million de barils, soit plus que le repli de 500.000 barils anticipé par les analystes interrogés par Bloomberg. Ils sont en baisse de 2,3% par rapport à la même époque de 2016 mais restent dans la moitié supérieure de la fourchette moyenne pour cette période. Recul des importations Très surveillée dans un contexte d'accélération persistante de l'activité des compagnies pétrolières aux Etats-Unis depuis l'automne, la production américaine s'est légèrement contractée, reculant de 7.000 barils par jour, à 9,423 millions de barils par jour (mbj). Egalement scrutés, puisqu'ils servent de référence à la cotation du pétrole à New York, les stocks de brut du terminal de Cushing (Oklahoma, Sud) ont augmenté de 600.000 barils à 56,4 millions de barils. Les importations ont quant à elle reculé de 491.000 barils par jour, à 7,762 mbj. Toutes catégories confondues, les stocks américains de produits pétroliers ont diminué de 4,6 millions de barils. Du côté de la demande, sur les quatre dernières semaines, les Etats-Unis ont consommé en moyenne 21,2 mbj de produits pétroliers, soit 2,3% de plus qu'à la même époque en 2016. Pendant la même période, la demande d'essence a reculé de 0,1% et celle de produits distillés a progressé de 13,3%, dans les deux cas sur un an. Le marché du pétrole atténuait sa hausse après la publication de ces chiffres. A la mi-journée, le baril de light sweet crude (WTI), grignotait 6 cents à 49,23 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (Nymex). En fin d'échanges européens, les cours du pétrole étaient en légère hausse réagissant peu à la baisse nettement plus marquée que prévu des réserves américaines de brut. Ainsi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 52,33 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 19 cents par rapport à la clôture de la veille.