Le pétrole était orienté à la baisse jeudi en raison de prises de bénéfices après un net rebond provoqué ces derniers jours par la baisse des réserves américaines de brut et la décision saoudienne de limiter ses exportations. Vers 02h45 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en août, reculait de 9 cents à 48,66 dollars, dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en septembre, cédait 8 cents à 50,89 dollars. Les cours ont grimpé ces derniers jours, le Brent franchissant la barre des 50 dollars tandis que le WTI dépassait les 48 dollars à des plus hauts de huit semaines. D'où les prises de bénéfices. Les experts pensent que la hausse devrait se poursuivre, en raison notamment des chiffres du département américain de l'Energie (DoE) qui ont montré que les réserves commerciales de brut ont reculé de 7,2 millions de barils lors de la semaine achevée le 21 juillet pour revenir à 483,4 millions. Les analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablaient en moyenne sur une baisse de seulement 3 millions de barils. Le recul des réserves "est une autre nouvelle encourageante pour les prix", a estimé dans une note S&P Global Platts. "Le fait que les Saoudiens ont réaffirmé qu'ils étaient sérieux dans leur intention de réduire leur offre a aussi joué un rôle important", explique le groupe. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres grands producteurs, dont la Russie, sont engagés depuis début 2017 dans un accord qui prévoit une limitation de la production de pétrole visant à redresser les prix de l'or noir. L'Arabie saoudite a promis lundi lors d'une réunion de suivi de cet accord à Saint-Pétersbourg de limiter ses exportations en août à 6,6 millions de barils par jour (mbj), contre plus de 7,2 mbj certains mois de 2016. La veille, les prix du pétrole ont terminé en hausse mercredi, stimulés par l'annonce d'une baisse des réserves de brut, d'essence et de produits distillés aux Etats-Unis qui conforte l'idée d'un rééquilibrage du marché mondial de l'or noir. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre, la référence américaine du brut, a terminé à 48,75 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), gagnant 86 cents par rapport à la clôture de mardi. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à la même échéance a pris 77 cents pour terminer à 50,97 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Selon le département américain de l'Energie (DoE), les réserves commerciales de brut ont reculé de 7,2 millions de barils lors de la semaine achevée le 21 juillet pour revenir à 483,4 millions, alors que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablaient en moyenne sur une baisse de seulement 3,0 millions de barils. Les réserves d'essence ont elles baissé de 1 million de barils et celles de produits distillés de 1,9 million. "Si l'on regarde les quatre principales catégories de pétrole (brut, essence, produits dérivés et autres), les réserves américaines ont chuté de 47 millions de barils sur les quatre dernières semaines", a noté Torbjorn Kjus, analyste chez DNB Markets. Le repli des produits transformés est intervenu "alors même que les raffineries continuent à fonctionner à un rythme très élevé, entre 94% et 95% de leur capacité", a relevé Bill O'Grady de Confluence Investment.
Interrogations sur le Venezuela Les importations de pétrole sont restés quasiment stables par rapport à la semaine précédente, mais "elles stagnent autour de 8 millions de barils par jour, soit environ 500 000 barils de moins que l'an dernier à la même époque", a-t-il aussi noté. "Il paraît que l'Arabie saoudite mène des actions concertées pour réduire ses exportations vers les Etats-Unis, sans doute pour tenter de faire monter le prix du WTI", a indiqué M. O'Grady. "Il est possible que l'Arabie saoudite parvienne à ses fins", a-t-il ajouté. La production américaine s'est dans le même temps légèrement repliée, baissant de 19 000 barils par jour (b/j), à 9,410 millions de barils par jour (mbj). Les acteurs du marché s'étaient inquiétés au cours des dernières semaines de voir les réserves mondiales rester à des niveaux élevés malgré les efforts effectués par les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et par certains de ses partenaires pour limiter leur production. Le baril de WTI était descendu fin juin jusqu'à 42,53 dollars, son niveau le plus bas en clôture depuis août 2016. Par ailleurs, les marchés commencent à se concentrer sur les déboires géopolitiques du Venezuela, sixième plus grand producteur de brut de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). "La production de pétrole du Venezuela est en baisse continue, et l'industrie nationale a besoin d'investissements", ont prévenu les analystes de PVM. Alors que le président américain Donald Trump a prévenu le 18 juillet qu'il pourrait prendre des "mesures économiques fortes" si Caracas mettait en oeuvre son projet de modifier la Constitution, les conséquences pourraient être importantes pour le marché mondial. "Selon les dernières données du gouvernement américain, le Venezuela serait le deuxième plus grand exportateur de brut vers les Etats-Unis, après l'Arabie saoudite. Si les 700 000 barils par jour qui arrivent dans les ports américains étaient interdits, les raffineries américaines devront trouver de nouvelles sources, ce qui pourrait faire grimper les prix", ont estimé les analystes de PVM.
Chute des stocks américains New York (awp/afp) - Les stocks de pétrole brut ont enregistré une chute deux fois plus importante que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis et la production s'est légèrement repliée dans le pays, selon des chiffres publiés mercredi par le département américain de l'Energie (DoE). Lors de la semaine achevée le 21 juillet, les réserves commerciales de brut ont reculé de 7,2 millions de barils, pour revenir à 483,4 millions, alors que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur une baisse de seulement 3,0 millions de barils. C'est la quatrième semaine consécutive que ces stocks baissent. A ce niveau, les réserves commerciales de brut sont en baisse de 1,4% par rapport à la même époque de 2016 et restent dans la moitié supérieure de la fourchette moyenne pour cette période. Du côté des réserves d'essence, le DoE a annoncé un reflux de 1,0 million de barils quand les estimations des économistes compilées par Bloomberg prévoyaient une baisse de 1,8 million de barils. Elles affichent une baisse de 4,7% par rapport à la même période de l'année précédente et restent dans la moitié supérieure de la fourchette moyenne pour cette période. Les stocks de produits distillés (fioul de chauffage, etc.) ont reculé de 1,9 million de barils, alors que les analystes interrogés par Bloomberg anticipaient un repli de seulement 500.000 barils. Ils sont en baisse de 1,6% par rapport à la même époque de 2016 et sont proches de la limite supérieure de la fourchette moyenne pour cette période.
Demande en nette hausse Très surveillée par les analystes dans un contexte d'accélération persistante de l'activité des compagnies pétrolières aux Etats-Unis depuis l'automne, la production américaine s'est légèrement repliée, baissant de 19.000 barils par jour (b/j), à 9,410 millions de barils par jour (mbj). Egalement scrutés, puisqu'ils servent de référence à la cotation du pétrole à New York, les stocks de brut du terminal de Cushing (Oklahoma, Sud) ont nettement reculé, de 1,7 million de barils à 55,8 millions. Toutes catégories confondues, les stocks américains de produits pétroliers ont baissé de 9,5 millions de barils. Les raffineries américaines ont un peu accéléré la cadence, fonctionnant à 94,3% de leurs capacités contre 94,0% la semaine précédente. Du côté de la demande, sur les quatre dernières semaines, les Etats-Unis ont consommé en moyenne 21,2 mbj de produits pétroliers, soit une hausse de 4,6% par rapport à la même époque de 2016. Pendant la même période, la demande d'essence a baissé de 0,3% et celle de produits distillés a progressé de 13,2%, dans les deux cas sur un an.