Les vacanciers sont de plus en plus en colère contre les embouteillages enregistrés quotidiennement sur les routes des localités balnéaires de Boumerdès. Ils passent plusieurs heures sur les routes pour arriver aux plages autorisées à la baignade. Rien ne va plus, c'est la galère. «Nous passons près de deux heures sur la route pour arriver à la plage de Cap Djinet en partant des Issers», nous dira Karim, un jeune vacancier qui se rend quotidiennement à la plage en compagnie de ses amis. Et le soir, ces estivants passent plus de trois heures sur la route reliant cette ville balnéaire à celle de Bordj Ménaïel. «Nous avons quitté la plage vers 20h pour arriver aux Issers à 23h30, et ce, pour une distance n'excédant pas les 40 km», précise notre interlocuteur. Et pour expliquer ces bouchons qui interviennent chaque saison estivale, Karim estime que l'affluence d'estivants reste importante sur toutes les côtes de la région connue pour avoir des plages magnifiques. C'est tout le monde qui veut se faire une place au soleil et sur le sable doré. En outre, les axes routiers de la région sont dégradés en plusieurs endroits, notamment à hauteur d'Ouled Ali, à mi-chemin entre Cap Djinet et Bordj Ménaïel. A cela s'ajoute son extrême exiguïté jonchée par des vendeurs de tous produits, notamment de fruits et légumes. En plus de ça, des dizaines de restaurants ouverts sur les bordures de la route et dépourvues d'aires de stationnement. Ces restaurants offrent des plats variés allant du poulet au lapin, préparés à la braise et attirant un monde fou. Karim pense que même la présence des barrages de sécurité au niveau des quatre chemins de Cortis et celui de la RN 24 provoquent des bouchons. Et les estivants venus de plusieurs localités, notamment de Tizi Ouzou et Bouira, font le détour de Koudiet Laarayes, dans la commune de Legata, pour rallier leurs destinations. Les calvaires routiers ne se posent pas uniquement à Cap Djinet, mais d'autres plages sont difficiles d'accès, à l'image de Figuier et Zemmouri, en raison des bouchons qui se produisent sur la RN 24. Tout le monde veut regagner son domicile au plus vite. Le manque d'hôtels et de dortoirs pousse les estivants à rentrer chez eux tôt. La wilaya enregistre un déficit de plus de 2000 lits. Les quelques hôtels existants déjà ont une capacité limitée dans l'accueil des estivants. Certains optent pour la location de studios ou de chalets à des prix exorbitants pour s'offrir une place sous le soleil. Les estivants prennent leur mal en patience en attendant la réaction des autorités locales pour prendre en charge effective le secteur de tourisme qui nécessite des actions palpables pour leur offrir de bonnes conditions de séjour et créer de ce fait une valeur ajoutée à l'économie locale. Huit millions d'estivants enregistrés sur les plages La saison estivale bat son plein à Boumerdès. Près de huit millions d'estivants ont rallié les plages de l'ex-rocher noir depuis le début de la saison estivale. Ce chiffre a été évalué par les services de la protection civile qui assurent la surveillance de la quasi-totalité des plages. L'affluence record a été enregistrée lors de période de chaleur survenue la dernière quinzaine du mois de juillet et le début de ce mois d'août. Les chaleurs torrides provoquées par les incendies de forêt ont fait sortir les gens à la recherche de la fraîcheur de la grand bleue. La plage de Boumerdès a accueilli le plus grand nombre d'estivants. L'aménagement du front de mer et la sécurité des lieux ont fait d'elle une meilleure destination, même durant la nuit. Cette wilaya aurait accueilli plus d'estivants si les conditions nécessaires étaient réunies pour un bon déroulement de la saison estivale. Encore une noyade à Boumerdès Un jeune homme d'une vingtaine d'année a trouvé la mort avant-hier par noyade au niveau de la plage de Boumerdès, a-t-on appris de source locale. Le corps inerte de la victime, W. K. originaire de la localité de Chebacheb, dans la commune de Khemis El Khechna, a été repêché par les sapeurs-pompiers et transféré à la morgue de l'hôpital. C'est la deuxième victime enregistrée depuis le début du mois en cours après celle de Boudouaou où un jeune de 23 ans s'est noyé. La gratuité des parkings, un leurre L'instruction du ministère de l'intérieur concernant la gratuité des plages n'est pas appliquée sur toutes les côtes de Boumerdès. Le payement des droits de parking est toujours appliqué, notamment à Cap Djinet, Boumerdès, Zemmouri et Figuier ou encore Dellys. Le pire est dans la multiplication des parkings sauvages gardés par des gens imposant aux estivants de payer pour garer leur voiture. «On nous donne deux tickets de 50 DA pour payer 100 DA pour garer le véhicule», nous dira un estivant venu d'Alger en compagnie de sa famille. Les APC des localités balnéaires ont attribué la gestion des parkings sous forme de marchés publics, mais certains endroits échappent au contrôle de l'Etat et des services de sécurité. C'est ici que le racket des estivants se fait quotidiennement, et dans certains cas, des dépassements dangereux, notamment d'agressions. «Récemment, un ‘'parkingueur'' a brisé la vitre de la voiture d'un estivant qui refusait de payer le parking», nous dira notre interlocuteur.