La coqueluche de la chanson rythmée kabyle Mohamed Allaoua vient de sortir son nouvel album, intitulé Hawla, qui signifie «beaucoup» dans le dialecte béjaoui. A peine publié par l'artiste lui-même sur le site youtube, l'album, dans son intégralité, fait le buzz sur les réseaux sociaux. Les chansons composant l'album sont partagées et vues des centaines de milliers de fois déjà. Cet album qui contient huit titres est varié en style, mais dominé par la chanson kabyle festive, comme nous a habitués l'artiste. La particularité de Mohamed Alloua, et ce qui le diffère des autres chanteurs qui font dans le même créneau, est d'avoir un style et un cachet propre à lui. Dans ce nouvel album, le fils terrible d'Iaggachene, à Aghribs, dans la région d'Azeffoun, qui a donné un grand nombre de monuments de la culture algérienne, innove comme à son habitude dans ses arrangements et sonorités, en introduisant notamment des distorsions de guitare électrique, plus présentes que dans ses précédents albums. La première chanson de l'album intitulée Hawla, est une chanson d'amour rythmée. Le titre qui signifie «beaucoup», terme utilisé à Béjaïa, notamment dans la région d'Akbou, fait un sympathique clin d'œil à cette région de Kabylie. Allaoua a fait signe ainsi avec une belle chanson dans son précédent album «A Hebbou», un autre mot utilisé en Haute Kabylie. Le deuxième titre «Thatha», qui veut dire «vipère», est une autre chanson d'amour mélancolique rythmée qui certainement agrémentera les fêtes de mariage assez nombreuses en cette période d'été. Hommage à Slimane Azem Allaoua rend un vibrant hommage à la légende de l'exilé Slimane Azem, en reprenant la musique de la chanson «Lkhaluta». L'artiste engagé l'a chantée en arabe en un tir à boulets rouge sur le système de gouvernance que connaît l'Algérie depuis l'indépendance. Un texte qui raconte la mal-vie du peuple et de la jeunesse en particulier et la misère algérienne. S'ensuit Yehwa-yem, qui est une chanson également rythmée et engagée sur la langue amazigh. Le chanteur évoque le parcours du combat identitaire, parsemé de plein d'embuches et de turpitudes. Comme de coutume dans ses albums, Mohamed Allaoua ne fait pas que dans la chanson rythmée. Thadukli chante l'union dans un kabyle ancien, avec des paroles très subtiles, puisées dans le patrimoine oral kabyle très riche et varié. Et comme pratiquement dans tous ses albums, Allaoua n'oublie pas son école, il offre à ses fans Yir Arwah, une belle chanson chaâbie, pour raconter les déboires du départ en exil. Iyi-t-xedmed est une autre chanson mélancolique douce avec des sonorités orientales, mais dans le même volet, Allaoua a plutôt réussi la dernière chanson de son nouvel album, intitulée Yir thughaline. C'est une chanson triste avec une mélodie qui transporte et fait planer l'esprit. Ce nouvel album de Mohamed Allaoua, disponible depuis le 5 août dans les kiosques fera certainement parler de lui.