Le village Azouza, dans la commune de Larbaâ Nath-Irathen, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Tizi-Ouzou, vit depuis le 5 août au rythme d'intenses activités en hommage à son illustre fils et grand révolutionnaire Abane Ramdane. Un hommage qui s'étalera jusqu'au 20 août prochain et qui coïncide avec la commémoration du 61e anniversaire du Congrès de la Soummam, dont l'initiateur et le grand architecte n'est autre que feu Abane Ramdane. À cet effet, un riche programme a été concocté par le comité de village d'Azouza au niveau du musée Abane-Ramdane, sis au même village, depuis le 5 août. Selon le président du comité du village, Nacer Abib, les habitants d'Azouza, se sont tous mobilisés pour commémorer cette date phare de la Guerre de libération nationale et de l'histoire de l'Algérie et, surtout, rendre hommage à l'une des figures de proue de la Révolution. «Nous avons été à l'heure pour célébrer cet événement historique et ce, pour la septième année consécutive. Tous les moyens nécessaires ont été mis en place pour être au rendez-vous avec l'histoire», indique-t-il. Des expositions de photos revisitant le combat de ce moudjahid et de ses frères d'armes sont programmées tout au long de cette commémoration avec un menu riche et varié. Ainsi, la finale du tournoi de football organisé à cette occasion et qui opposera deux équipes du village Azouza est prévue le 19 du mois en cours au niveau du stade communal de Larbaâ N'Ath-Irathen. Pour la journée du 20 août, les organisateurs ont prévu un recueillement à la mémoire de Abane Ramdane avec le dépôt d'une gerbe de fleurs sur la stèle érigée au centre ville de l'ex-Fort national. Le jour même, une grandiose cérémonie est prévue au niveau du village pour la remise des prix au profit des lauréats des examens des trois paliers de l'éducation nationale et les diplômés universitaires, en guise d'encouragement pour les dignes héritiers de celui qui a sacrifié sa jeunesse pour la libération du pays . Né en 1920 à Azouza, dans une famille modeste, Abane Ramdane obtient le baccalauréat en 1941 au lycée Duverier de Blida. Il est d'abord sous-officier dans l'armée française pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1943, il entre au PPA et ensuite à l'OS. Arrêté en 1951, Abane Ramdane est condamné à six ans de prison d'où il organise une série de grèves. Libéré en 1955, il rejoint aussitôt le FLN. Il trace alors les grandes lignes du mouvement révolutionnaire et organise le congrès de la Soummam. Les grandes lignes de son projet consistent à créer un Etat dans lequel l'élément politique l'emporte sur l'élément militaire. Abane Ramdane a également opté pour le pluralisme politique et linguistique en Algérie. Principal organisateur avec Ben M'hidi du Congrès de la Soummam le 20 août 1956, Abane Ramdane était connu comme un fin politicien, mais son franc-parler et sa grande instruction, outre sa vision moderne de la future Algérie indépendante, lui valent des animositiés. Victime des luttes internes entre les colonels, partisans du pouvoir militaire, et les défenseurs du primat accordé au politique, Abane Ramdane est isolé puis attiré dans un guet-apens au Maroc. Sur l'ordre des colonels du CCE, Abane y est étranglé le 26 décembre 1957. Le 29 mai 1958, le journal El Moudjahid, journal officiel des combattants algériens, annonçait à la une : «Abane Ramdane est mort au champ d'honneur». L'article indiquait que le numéro un de la Révolution avait été tué au combat lors d'un accrochage avec l'armée française, alors qu'il fut assassiné le 27 décembre 1957, dans une ferme isolée entre Tétouan et Tanger, au Maroc, par ses compagnons d'armes.