La mémoire de Ramdane Abane, le rassembleur des forces patriotiques et politiques nationales, architecte du Congrès de la Soummam qui eut lieu le 20 août 1956 dans la contrée d'Ifri Ouzelaguene (Béjaia), en Wilaya III historique, a été honorée vendredi dernier à Larbaâ Nath Irathen, à l'occasion du 56e anniversaire de son assassinat. Dans cet hommage, des gerbes de fleurs ont été déposées à la stèle érigée à sa mémoire au centre de Larbaâ Nath Irathen par le comité du village natal du grand visionnaire de la révolution. Les organisateurs se sont ensuite rendus, pour une visite guidée, à la maison natale du glorieux chahid, sise au village Azouza, dans la commune de Larbaâ Nath Irathen, aujourd'hui classée monument historique et transformée en musée. «Un lieu privilégié pour la remémoration, l'évocation et l'enseignement de l'histoire aux jeunes générations», nous dira une responsable de la direction de la culture de la wilaya. Une conférence débat sur l'apport de Abane Ramdane à la révolution a été animée par Si Smail, ancien officier de l'ALN, à la bibliothèque communale. Dans son intervention, le conférencier dira que «Abane Ramdane a fondé les premières bases de l'Etat algérien et a œuvré à préserver la révolution de toute tutelle extérieure». A ce titre, l'orateur a rappelé une citation du chahid qui disait que «la révolution n'est inféodée ni au Caire ni à Moscou». Les nombreux citoyens présents à cette rencontre ont proposé la création d'une fondation pour immortaliser à jamais le nom de ce grand homme. Cette fondation devant avoir comme objectifs de promouvoir, entre autres, les valeurs citoyennes, inscrites dans la plateforme de la Soummam, de mener des activités culturelles pour une meilleure connaissance de l'apport d'Abane Ramdane au combat libérateur de l'Algérie et pour la liberté. Elle doit en outre contribuer à l'élaboration des programmes sur l'histoire en liaison avec la révolution de Novembre (1954-1962). Abane Ramdane est né le 10 juin 1920 au village Azouza, dans la commune de Larbaâ Nath Irathen (ex Fort national), à 25 km au sud-est de Tizi Ouzou. Il fut assassiné le 27 décembre 1956 à Tétouan, au Maroc, par ses compagnons d'armes «qui voyaient déjà en lui le futur chef d'Etat de l'Algérie indépendante», dira un intervenant.