Les autorités de la wilaya de Tizi Ouzou, à travers l'agence foncière, semblent décidés à débusquer les faux investisseurs ayant bénéficié d'assiettes foncières sans pour autant lancer leurs projets. Onze bénéficiaires de lots de terrains avec acte de propriété au niveau de la zone d'activités de Tala Athmane, à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, ont été mis en demeure récemment par l'agence foncière de la wilaya, de lancer leurs projets d'investissements, faute de quoi, l'Etat va les obliger à restituer ces terrains. «Nous avons recensé 11 lots affectés à des investisseurs avec des actes de propriété qui ne sont toujours pas exploités, d'où le recours de nos services à des mises en demeure pour l'entame des projets retenus. Faute de quoi, nous allons procéder à la récupération de ces lots», affirme le directeur général de l'agence foncière de Tizi Ouzou, Aït Gueni Saïd Belkacem, non sans préciser que «même si ces onze bénéficiaires de lots de terrain au niveau de la zone d'activités de Tala Athmane, disposent d'un acte de propriété, l'Etat, à travers une circulaire de 1999, a le pouvoir de récupérer ces lots non encore exploités». Selon le même responsable, qui s'exprimait sur les ondes de la radio de Tizi Ouzou, l'opération d'assainissement du foncier industriel au niveau des quatre zones d'activités de la wilaya, lancée il y a une année, commence à porter ses fruits, avec la récupération de dizaines de lots. C'est le cas au niveau de la zone d'activités de Tala Athmane ou sur les 44 lots affectés non exploités, 22 ont été récupérés et ont déjà fait l'objet de réaffectation à de nouveaux investisseurs par le wali de Tizi Ouzou dans le cadre d'une concession. «Nous sommes décidés à assainir le foncier industriel au niveau de l'ensemble des zones d'activités de la wilaya, et cela passera par la récupération de l'ensemble des lots non exploités par les bénéficiaires, et procéder par la suite à leur réaffectation à des investisseurs qui veulent réellement lancer des projets, car le but de la création des zones d'activités est celui de créer de la richesse à travers le lancement de projets d'investissement», ajoute Aït Gueni Saïd Belkacem, qui a tenu, surtout, à rappeler que les nouveaux bénéficiaires des 22 lots de terrain au niveau de la zone d'activités de Tala Athamane sont, également, appelés à lancer leurs projets et cela, à travers notamment l'établissement des actes de construire, dans un délai de six mois. «Passé cette période, l'agence foncière sera dans l'obligation d'établir des mises en demeure avant de saisir la justice pour récupérer ces lots. Bien sûr, nous allons prendre en compte le cas de chaque bénéficiaire, surtout ceux qui peuvent justifier le retard dans le démarrage de leurs projets», affirme le directeur de l'agence foncière. Selon Aït Gueni Saïd, l'agence foncière qui gère quatre zones d'activités, à savoir Tala Athmane, Makouda, Tadmaït et Tigzirt, a bénéficié durant l'année en cours de quatre nouvelles autres zones. Il s'agit de la zone de Fréha (29 hectares), Timizart (36 ha), Draâ El Mizan (29 ha) et Tizi Ghennif (23 ha). Toutefois, la situation au niveau de ces zones laisse vraiment à désirer comme c'est le cas au niveau de celle de Tala Athmane, qui est devenue au fil des ans un dépotoir à ciel ouvert comme l'avait si bien constaté le wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali, lors d'une récente visite sur les lieux. Le constat du wali En effet, le wali, qui y a inauguré en juillet dernier une laiterie et visité une minoterie appartenant à un même investisseur, a constaté et regretté l'état d'insalubrité dans lequel se trouve cet espace jonché de détritus, allant jusqu'à qualifier cette zone de dépotoir. «Ce n'est pas une zone d'activités, c'est un dépotoir. Cette situation est inadmissible et c'est honteux», s'est-il insurgé en s'adressant au directeur local de la Société de gestion immobilière (SOGI), Tabet Mohand-Arezki, à qui il a reproché cet état des lieux, tout en lui demandant d'agir pour rendre cette zone attractive. M. Bouderbali a suggéré au directeur de la SOGI de signer une convention avec le centre d'enfouissement technique (CET) de Oued Fali, avant d'appeler aussi les opérateurs activant dans cette zone à s'entraider pour essayer d'améliorer la situation.