Les pouvoirs publics semblent décidés à donner un coup de fouet au secteur de l'investissement dans la wilaya de Tizi Ouzou, en optant pour la création de nouvelles zones d'activité (Zac) en vue de booster l'économie locale. En effet, lors de sa visite lundi dernier à la daïra de Draâ El Mizan, le wali, Mohamed Bouderbali, a affirmé qu'une nouvelle zone d'activité d'une superficie de 21 hectares sera créée prochainement au niveau de cette daïra au profit des investisseurs privés locaux. «Il faut encourager l'investissement privé. Et pour ce faire, il faut créer des zones industrielles et d'activités. Toutes les communes sont amenées à encourager l'investissement car c'est de cette manière que l'on pourra créer de la richesse et de l'emploi et surtout permettre aux collectivités locales d'avoir des ressources financières», a déclaré le wali à l'adresse des élus locaux de la région de Draâ El Mizan. La nouvelle zone d'activité de Draâ El Mizan s'ajoutera à celle déjà existante d'une superficie cessible de plus de 57 ha répartie en 35 lots, dont 15 affectés à des investisseurs, et 14 non attribués, les six lots restants étant réservés à l'équipement de la zone (4 lots) ou classés non cessible (2 lots). Elle viendra aussi s'ajouter aux trois autres qui seront implantées prochainement au niveau de la wilaya, comme l'avait annoncé dernièrement le directeur local de l'industrie et des mines. Ces trois nouvelles zones sont celles de Fréha, d'une superficie de 57 ha, de Timizart avec 36 ha et celle de Tizi Gheniff d'une superficie de 27 ha. Les quatre nouvelles zones d'activités qui s'ajoutent aux 16 déjà existantes au niveau de la wilaya, seront-elles réellement d'un apport quelconque pour l'investissement local lorsqu'on sait que celles éparpillées aux quatre coins de la wilaya souffrent de plusieurs lacunes liées notamment au sempiternel problème de permis à lotir et surtout de la prolifération de «faux investisseurs» qui squattent plusieurs hectares de ces zones depuis plusieurs années sans avoir lancé le moindre projet. C'est d'ailleurs dans le but d'assainir le foncier industriel au niveau de la wilaya que l'Agence foncière de la wilaya et la Société de gestion immobilière (Sogi) ont décidé dernièrement de lancer des mises en demeure aux nombreux acquéreurs de lots de terrain dans le cadre de l'investissement pour assainir leur situation. C'est le cas de la zone industrielle de Tala Athmane, à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya, où pas moins de 28 mises en demeure ont été adressées par les organismes concernés aux acquéreurs pour se conformer aux règles. A travers cette action, les pouvoirs publics veulent assainir le foncier industriel au niveau des différentes zones d'activités en procédant notamment à la récupération des lots non exploités et les affecter à d'autres investisseurs. Selon les responsables chargés du dossier, de nombreux lots de terrain accordés à des investisseurs au niveau de la wilaya ne sont toujours pas exploités, ce qui a poussé les pouvoirs publics à entamer cette opération qui consiste à régulariser l'ensemble des terrains accordés dans le cadre de l'investissement et débusquer ainsi les faux investisseurs qui ont bénéficié de lots de terrain sans avoir lancé le moindre projet. La quasi-totalité des zones d'activités de la wilaya n'ont de tel que le nom. Quand elles sont dans un état d'abandon total, elles n'offrent rien qui pourrait inciter des investisseurs potentiels à s'y engager. On pourra citer, à titre illustratif, celle de Boghni où rien n'incite les investisseurs à poursuivre leurs activités, selon les dires de nombre d'entre eux. Sur les 96 lots que compte cette zone d'activité créée au début des années 1990 et lancée en 2000, seuls 35 lots sont aujourd'hui en activité. De nombreux investisseurs refusent de la rejoindre en raison de son état de délabrement qui n'incite pas les gens à y investir leur argent. Ceux qui sont déjà en place depuis de nombreuses années ne cessent de réclamer une meilleure prise en charge de cette zone qui génère pourtant des milliards de dinars et emploie des centaines de personnes. Selon un représentant des investisseurs, la zone d'activité de Bognhi n'offre pas la moindre commodité.