Les syndicats du secteur de l'Education nationale et l'Association des parents d'élèves expriment certaines craintes quant au bon déroulement de cette rentrée scolaire. Surcharge des classes, manque d'enseignants, conditions de travail, nouveaux livres scolaires… représentent leurs inquiétudes. Contacté, le porte-parole du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST), Meziane Meriane, estime que cette rentrée s'annonce vraiment très «lourde» sur le plan budgétaire. «Elle survient au même moment de la fête de l'Aïd», dit-il, avant d'ajouter : «La plupart des citoyens sont de simples fonctionnaires et/ou salariés. Comment peuvent-ils gérer toutes ces dépenses ?», s'interroge Meriane, ajoutant que cette situation est en somme très difficile à surmonter. Sur le plan pédagogique, notre interlocuteur estime que la surcharge au niveau des classes ainsi que le déficit enregistré en matière d'enseignants, marqueront la prochaine rentrée scolaire prévue pour le 6 septembre prochain. «Six millions d'élèves des trois paliers scolaires rejoindront leurs classes, cette année. Un nombre trop élevé qui engendrera une surcharge dans les classes, alors qu'en contrepartie, le nombre d'enseignants ne subviendra pas aux besoins des établissements scolaires», explique-t-il. «Le ministère de tutelle est tenu de trouver des solutions rapides à ces problèmes, pour éviter tout risque de tension au cours de l'année», a-t-affirmé. Benghebrit doit relever le défi qui l'attend, souligne-t-on. S'exprimant sur la réunion qui doit avoir lieu le 4 septembre prochain, le porte-parole du SNAPEST a assuré que cette rencontre portera sur différents sujets. Il s'agira, entre autres, du retrait de la nouvelle loi sur la retraite, de la participation des syndicats dans l'élaboration du nouveau code du travail et de la préservation du pouvoir d'achat des travailleurs. Messaoud Boudiba, porte parole du CNAPEST, estime que cette rentrée scolaire sera «dure», vu la situation délicate du secteur. Selon lui, les problèmes posés durant les années précédentes persistent toujours, et le seul moyen de sortir de cette «crise» est que le ministère de l'Education nationale prenne ses responsabilités en main. Un grand nombre de syndicats du secteur seront présents lors de la prochaine réunion avec Benghebrit. Trois points... Ils vont devoir mettre sur la table tous les soucis rencontrés lors de l'année précédente, pour éviter qu'ils ne se reproduisent. Cette rencontre sera notamment l'occasion de rappeler au ministère de l'Education ses engagements et sa contribution pour réussir cette rentrée. Idir Achour, le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), s'est de son côté plaint de l'incapacité des parents à gérer cette rentrée vu les dépenses auxquelles ils font face. Selon lui, la rentrée se focalisera sur trois points : pouvoir d'achat, introduction des nouveaux livres et restriction budgétaire des vigiles dans les différents établissements scolaires. La rentrée intervient en même temps que la fin des vacances, ainsi que la fête de l'Aïd. «Les parents ne savent plus où donner de la tête. Il y aura trop de dépenses à la fois», explique-t-il. Achour a souligné les difficultés que rencontreront les enseignants avec les nouveaux livres, eux qui n'ont bénéficié d'aucune formation, alors que les dernières restrictions budgétaires des vigiles mèneront sans nul doute à des actions de protestation. D'autres craintes ont été exprimées par la Fédération des associations des parents d'élèves, présidée par Ahmed Khaled. Ce dernier nous a confié qu'en dépit du fait que cette rentrée s'annoncera plus calme que celles précédentes, plusieurs points pourront faire l'objet de problèmes devant entacher cette rentrée. Il s'agit, entre autres, de la disponibilité des livres, l'ouverture des cantines, la négligence des enseignants, le transport des élèves ou encore l'application de l'instruction de la ministre pour les exclus. Pour ce qui est de la réunion intersyndicale, le président de l'Association a indiqué que toute une liste de revendications est prête à être transmise au ministère de tutelle, dont la non-application du décret sur le transport des élèves dans certaines wilayas du pays, l'ouverture des cantines dès le premier jour des cours, et l'augmentation de la bourse d'élèves à 5 000 DA. Enfin, il propose de mettre en place un comité de wilaya pour intervenir au côté des directeurs des établissements afin de résoudre les problèmes qui surviennent avec les parents ou avec les scolarisés.