Le P-DG de Sonelgaz a exclu l'ouverture du capital de l'entreprise ainsi que le recours aux crédits internationaux pour financer ses investissements. Le P-DG du groupe Sonelgaz, Mustapha Guitouni, a indiqué, hier, à Blida, que l'augmentation du tarif de l'électricité n'est pas à l'ordre du jour et l'ouverture du capital de l'entreprise n'est pas envisageable ainsi que le recours au crédit international pour répondre aux investissements engagés par l'entreprise. Dans un point de presse organisé hier à l'école technique de la Sonelgaz à l'occasion d'un regroupement des responsables des directions de distribution des treize wilayas du Centre, Mustapha Guitouni a déploré la situation dans laquelle se trouve la Sonelgaz. Selon lui, les moyens humains et matériels ont doublé, voire triplé, et le résultat du rendement de l'entreprise est le même. Il ne comprend pas comment la situation de l'entreprise se dégrade de plus en plus et le mauvais accueil des clients, le mauvais comportement de certains agents et cadres ainsi que le mauvais service sont devenus une pratique courante dans l'ensemble des agences commerciales. Comment retrouver l'image de marque de l'entreprise semble être le cheval de bataille du nouveau patron de Sonelgaz qui s'engage dans une nouvelle politique de gestion basée sur la rentabilité et la performance. Pour réaliser son plan d'action, il annonce qu'il mettra fin à tous les postes de responsabilité par intérim en misant sur les jeunes cadres de l'entreprise pour qu'ils s'engagent pleinement dans leur carrière professionnelle et qu'ils donnent plus à l'entreprise. "Il faut mettre fin à cet intérim éternel", fait remarquer Mustapha Guitouni. Pour lui, c'est l'une des solutions pour faire avancer les choses dans cette entreprise qui affronte un grand problème financier. Avec 65 milliards de dinars de créances dont 40% sont détenues par les entreprises publiques et avec un taux de perte de l'énergie qui atteint, dans certaines agences, jusqu'à 30%, le patron de Sonelgaz opère sur plusieurs fronts pour remédier au plus vite à la situation de l'entreprise qui ne jouit plus de cette aisance financière qu'elle avait il n'y a pas si longtemps. "Il faut au moins aller vers un standard international qui avoisine 12% de perte", fait remarquer le P-DG de Sonelgaz avant de revenir sur les créances de l'entreprise. Sur ce sujet, il rappelle à ses cadres de changer de méthode de recouvrement. Pour lui, il faut opter pour la fidélité des clients, accorder des échéances de paiement, revisiter à chaque fois les clients qui n'ont pas de compteurs, conseiller, écouter et orienter pour arriver à une solution. "La justice doit être le dernier recours", fait remarquer encore le P-DG. Dans sa campagne de sensibilisation qui vise une consommation rationnelle de l'électricité, le patron de Sonelgaz compte investir les écoles pour que les écoliers s'imprégnent de la méthode économique de la consommation de l'énergie afin d'obtenir, selon lui, un modèle de consommation algérien basé sur l'économie et la rationalisation. Mustapha Guitouni qui, pour l'instant, écarte l'option de licenciement des travailleurs, s'interroge sur le faible rendement des agences commerciales dont certaines ont procédé au recrutement de 600 à 700 agents dans l'objectif de dynamiser un peu la situation. En constatant que la qualité du service laisse à désirer dans l'ensemble des agences commerciales, le P-DG s'attelle à expliquer l'importance du rôle de l'agent Sonelgaz dans l'opération de sensibilisation sur la consommation rationnelle de l'énergie. "Il faut apprendre au consommateur comment consommer. C'est notre travail et c'est notre mission", insiste Mustapha Guitouni en préconisant de ne pas employer des termes techniques qui découragent le consommateur à suivre les consignes. "L'électricité est un produit comme tous les autres qui se vendent sur le marché national. Mais c'est un produit qu'on ne peut pas stocker", a conclu le patron de Sonelgaz. Pour sa part, le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l'industrie de l'électricité et du gaz, Achour Telli, a apporté son soutien au nouveau P-DG dans sa politique de sauver l'entreprise dans une conjoncture économique qui s'annonce de plus en plus difficile. K. FAWZI