Les dirigeants du Fatah et de Hamas sont-ils enfin disposés à enterrer leurs divergences afin d'unifier leurs forces pour combattre en commun Israël et se consacrer à l'émergence d'un Etat palestinien libre et souverain ? Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu au Caire entre les représentants de ces deux mouvements politiques pour tenter d'aplanir les points de désaccord, éclairer les zones d'ombre, et trouver les solutions appropriées à tous les obstacles qui posent problème. Un nombre appréciable de dossiers ont pour l'heure, déjà été examinés. Il s'agit notamment de la loi électorale de la réorganisation des corps de police et de sécurité à Ghaza et en Cisjordanie ainsi que des mécanismes devant définir la gestion de la bande de Ghaza. L'épineuse question des détenus politiques, objet de litige et de vives dénonciations, d'un côté comme de l'autre, semble en voie de règlement. Les services de sécurité de l'Autorité palestinienne ont annoncé avoir décidé la libération de 100 prisonniers, militants du mouvement Hamas. Cette décision participe à la volonté des représentants du Fateh à réunir tous les atouts pour une issue favorable au dialogue de réconciliation, a indiqué son porte-parole Adnane El Damiri. Pour ne pas être en reste, Hamas a fait savoir qu'il procédera dans un premier temps à l'élargissement de 20 détenus appartenant à la mouvance du Fatah. Le processus de réconciliation accepté par chacune des deux parties, vise en fait à soutenir la mise en place d'un gouvernement d'union nationale pour revendiquer d'une seule voix les droits légitimes du peuple palestinien et dévoiler au grand jour toutes les méthodes dont use et abuse Israël pour faire admettre son «droit» à massacrer, en toute impunité, la population palestinienne et poursuivre sa politique d'occupation illégale des territoires palestiniens. En dépit de toutes les recommandations onusiennes et des condamnations répétitives de la communauté internationale. Cette dynamique de réconciliation interpalestinienne est suivie et analysée par le gouvernement israélien et ses différents relais. A l'évidence, elle dessert au plus haut point la stratégie de Tel Aviv qui a utilisé tous les moyens pour entretenir la division entre le Fateh et le Hamas et saper les efforts tendant à cimenter l'entente entre les deux camps. L'annonce de la libération des détenus a été, dans ce contexte, rapidement prise en charge par les cercles politico-médiatiques activant pour le compte exclusif d'Israël. L'objectif étant de dénaturer la portée de cette décision salutaire et d'entretenir le flou autour de la démarche initiée par les Palestiniens. Le meilleur exemple de cette tentative de déstabilisation est illustré par l'information rapportée lundi par des agences de presse soutenant que des «terroristes du Hamas qui projetaient d'assassiner des dirigeants de l'Autorité palestinienne auraient été appréhendés ces derniers jours». Qualifié «d'affabulations médiatiques» ce procédé tendancieux a vite été dénoncé par le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, pour couper court aux tentatives israéliennes tendant à faire échec à l'amorce d'une nouvelle concorde palestino-palestinienne. Le dialogue instauré entre le Fatah et le Hamas devrait en conséquence se poursuivre, en toute responsabilité, pour déboucher le 7 juillet prochain sur la signature, dans la capitale égyptienne, d'un accord de réconciliation consacrant définitivement la fin du déchirement qui a grandement desservi la noble cause du peuple palestinien.