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La dirigeante birmane réagit enfin au génocide contre les musulmans: La prix Nobel de la paix refuse de dénoncer l'armée
Publié dans Le Temps d'Algérie le 20 - 09 - 2017

La dirigeante birmane et prix Nobel de la paix a enfin réagi au génocide qui cible les musulmans de ce pays. Elle ne dénonce pas l'armée de Birmanie qui massacre les civils musulmans, et dit que son pays est prêt à organiser le retour des opprimés.

«Nous dénonçons toutes les atteintes aux droits de l'homme», a noté hier la dirigeante birmane, sans toutefois citer l'armée, accusée d'incendier des villages et de tirer sur des civils. La dirigeante birmane s'est dite désolée pour les civils pris au piège de la crise. La prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi a noté hier que son pays étaitprêt à organiser le retour des plus de 410 000 Rohingyas réfugiés au Bangladesh voisin. «Nous sommes prêts à débuter le retour des musulmans fuyant le pays», a-t-elle assuré dans l'enceinte du parlement, à Naypyidaw, la capitale birmane. Ce discours télévisé était très attendu après trois semaines de troubles dans l'ouest de la Birmanie. Aung San Suu Kyi n'avait jusqu'ici que mollement appelé l'armée à la retenue et à épargner les civils. «Nous dénonçons toutes les atteintes aux droits de l'homme», a ajouté Aung San Suu Kyi, sans citer l'armée, accusée d'incendier des villages et de tirer sur des civils. L'ONU parle d'«épuration ethnique». Les forces de sécurité ont reçu des instructions afin de prendre toutes les mesures pour éviter les dommages collatéraux et que des civils soient blessés lors de l'opération antiterroriste, a-t-elle encore dit. «Nous sommes désolés pour les souffrances de tous ceux qui se sont retrouvés pris au piège de ce conflit», a-t-elle ajouté, évoquant les civils partis en masse au Bangladesh, mais aussi les bouddhistes ayant fui leurs villages dans la région. Les généraux restent très puissants malgré la dissolution en 2011 de la dictature militaire qui a joué sur la peur de l'islamisation de la Birmanie pendant ses décennies au pouvoir. Les violences et discriminations contre cette minorité musulmane se sont intensifiées ces dernières années : considérés comme des étrangers en Birmanie, ils représentent la plus grande communauté apatride du monde. Depuis que la nationalité birmane leur a été retirée en 1982, ils sont soumis à de nombreuses restrictions : ils ne peuvent pas voyager ou se marier sans autorisation, et ils n'ont accès ni au marché du travail ni aux services publics. Plus de 300 000 personnes ont signé ce texte dénonçant l'attitude d'Aung San Suu Kyi dans la persécution de la minorité musulmane des Rohingyas en Birmanie. La dirigeante birmane et prix Nobel de la paix est dénoncée pour ne pas avoir dénoncé le génocide perpétré contre les musulmans. Une pétition a été lancée pour le retrait du prix Nobel de la paix qui lui a été attribué en 1991 pour son combat contre la junte militaire, a déjà recueilli 600 000 signatures. Hier, un éditorialiste du journal britannique The Guardian a également demandé le retrait du prix Nobel. 410 000 musulmans de la Birmanie ont fui ce pays pour le Bangladesh. De nombreux pays ont dénoncé les crimes perpétrés par l'armée de Birmanie contre les musulmans.
L'ONU exige l'aide des musulmans
Les enquêteurs de l'ONU sur la situation des droits de l'homme en Birmanie, que les autorités birmanes ne reconnaissent pas, ont demandé aujourd'hui un accès complet et sans entrave au pays, soulignant qu'une grave crise humanitaire était en cours. «Il est important pour nous de voir de nos propres yeux les endroits où ces violations présumées se sont produites et de parler directement avec les personnes affectées et avec les autorités», a déclaré le président de la mission d'établissement des faits en Birmanie, Marzuki Darusman, devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève. «Je saisis cette occasion pour réitérer notre demande de coopération adressée au gouvernement de Birmanie, surtout en nous accordant l'accès au pays», a-t-il ajouté, spécifiant que cet accès devait être «complet et sans entrave». Cette mission d'enquête de l'ONU a été établie en mars dernier par l'adoption d'une résolution, par consensus, par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Certains pays, comme l'Inde et la Chine, avaient toutefois indiqué qu'ils se dissociaient de la résolution. Dès le début, la Birmanie a dénoncé la création de la mission de l'ONU, jugeant que ce type d'action n'est pas acceptable. Aujourd'hui, l'ambassadeur birman auprès du Conseil, Htin Lynn, a déclaré que créer une telle mission n'est pas une action utile permettant de résoudre le problème de l'Etat Rakhine (ouest) déjà en proie à d'immenses défis. Pressée par la communauté internationale de s'exprimer sur la crise des Rohingyas alors que son pays est accusé d'épuration ethnique, la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi est sortie ce matin de sa réserve, se disant prête à organiser le retour des Rohingyas réfugiés au Bangladesh mais sans apporter de solution concrète à ce que l'ONU dénonce comme une épuration ethnique.


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