L'été dernier a été particulièrement catastrophique en matière d'incendies ayant balayé des régions entières de la wilaya. Les retombées sont grandes et les dégâts importants. C'est ainsi que la commission ad hoc de l'assemblée populaire de wilaya (APW) avait annoncé mercredi dernier, à l'occasion de sa dernière session ordinaire, que les dégâts matériels causés par les incendies sont estimés à 241,186 millions de dinars. La même commission a fait savoir que 79 habitations et 21 étables et autres hangars servant de lieux pour élevage d'animaux ont été ravagés par les incendies. Les dégâts humains ne sont pas en reste puisqu'on déplore la mort d'un sexagénaire à Aït Yahia Moussa, dans ce bilan, il est fait état de pas moins de 17 personnes blessées dans différentes localités de la wilaya, notamment à Aït Yahia Moussa, Larbaâ Nath Irathen, Mekla, Ifigha, Draâ El-Mizan et Iflissen. Sale temps pour l'arboriculture L'autre segment qui a été durement touché par le nombre très important d'incendies, dont certains étaient particulièrement violents, est sans doute, celui de l'arboriculture. Pas moins de 34.458 arbres fruitiers et 90.635 oliviers et 40 hectares de céréaliculture ont été réduits à néant. On notera aussi que 2 bovins, 31 ovins, 18 caprins, 27.330 sujets de volailles, 2.208 ruches pleines et 394 ruches vides ont été également réduits en cendres par les incendies. Ces dégâts sont un coup sévère à cette activité qui en pâtit de plus en plus en raison de plusieurs aléas. En effet, l'agriculture de montagne qui englobe toutes les activités comme l'arboriculture, l'apiculture, etc. fait face à divers aléas qui entravent son développement. En plus des ravages des incendies et des autres aléas naturels, comme le manque de pluviométrie et la faiblesse de l'irrigation, on citera l'inexistence de vrais mécanismes d'une politique agricole à même de développer ce segment. Résultat : nous assistons à un recul quantitatif et qualitatif du rendement agricole de montagne aggravé par l'absence des structures agricoles administratives. On notera aussi un vide juridique entre les institutions et les agriculteurs. Cette situation favorise le laisser-aller de la part des agriculteurs qui n'accomplissent pas leur travail dans de bonnes conditions et, bien sûr, ce qui répercute négativement sur la qualité du produit agricole produit localement. C'est pourquoi aujourd'hui, les spécialistes du monde agricole plaident pour la création des agropôles qui auront pour objectif de créer une certaine indépendance pour chaque filière, notamment par l'introduction de nouvelles techniques de production et l'encadrement technique des agriculteurs afin que leur produit soit compétitif sur le marché international. Il s'agit aussi de s'adapter aux nouvelles exigences et de moderniser les méthodes et les techniques. Plus que ça, la passivité des pouvoirs publics à honorer leurs engagements rajoute à une situation de dépérissement. Aujourd'hui, les victimes des incendies de l'été dernier attendent toujours d'être indemnisées.