Les attaques violentes lancées par le Premier ministre, Ahmed Oiuyahia, à l'encontre de l'opposition ont fait réagir certains partis. Le chef du groupe MSP, Nasser Hamdadouche, a estimé qu'Ouyahia a envoyé un message négatif dans sa réponse aux interventions des députés. «Il n'a pas le droit de faire ce genre de jugements et d'accusations. Il devait être le Premier ministre de tous les Algériens et de toutes les composantes de la société algérienne», a-t-il lancé à l'issue de l'adoption du plan d'action du gouvernement. Il a dénoncé la «tendance éradicatrice» et «hautaine» du Premier ministre qui, selon lui, «ne croit pas au dialogue, à l'opinion de l'autre ou à l'alternance au pouvoir». «Il a gâché sa chance d'aller vers un dialogue national global avec tous les partenaires», a-t-il ajouté, soulignant qu'Ouyahia n'a pas le droit de parler de Mahfoud Nahnah. «Le dernier qui peut parler de cheikh Nahnah est Ahmed Ouyahia parce qu'il fait partie du pouvoir, qui a commis des crimes contre sa personne, notamment à travers la fraude lors de la présidentielle de 1995, puis, lors des législatives de 1997», a dénoncé le chef du groupe du MSP. Pour sa part, le député du RCD, Atmane Mazouz, se sentant visé par les attaques du Premier ministre, a estimé les «douleurs» d'Ouyahia «sont si fortes et les pressions de ses mentors si vives pour qu'il libère autant de haine, de rage et d'affolement». «En tant que député du RCD, vous me trouverez à chaque fois que vous descendrez à l'Assemblée pour vous rappeler toutes vos turpitudes, vous, qui par opportunisme et sans état d'âme, menez pendant des années des politiques sans vision ni stratégie crédibles», a-t-il souligné. Atmane Mazouz a indiqué qu'il savait qu'il fallait au Premier ministre «rassurer le clan dominant de votre entière soumission pour avoir osé une telle charge contre l'opposition». «Vous ne devez pas ignorer que vous vous adressez à des militants, qui ont l'habitude d'affronter votre pouvoir pourri, et que les délires qui nous viennent d'un homme qui a ruiné le pays par l'institutionnalisation de la fraude et la précipitation de la nation vers des dérives pendant quatre mandats à la tête de gouvernements, ne feront que renforcer notre conviction à lutter pour la rupture», a-t-il encore ajouté. Le plan d'action adopté à la majorité Sans surprise, le plan d'action du gouvernement a été adopté par la majorité des députés jeudi. Les députés du FLN et du RND ont assuré pour l'essentiel le passage du document d'Ouyahia. Au total, 341 députés ont voté oui, 64, issus du RCD, FFS, PT et les islamistes, ont voté non, et 13 députés se sont abstenus. 103 milliards de dollars de réserves de change En faisant le point sur la situation financière du pays, le Premier ministre a indiqué que les réserves de change de l'Algérie se sont établies à 103 milliards de dollars à fin août 2017 (contre 105 milliards de dollars en juillet 2017). Le niveau des réserves de change devrait se chiffrer à 102 milliards de dollars en septembre en cours, a estimé M. Ouyahia dans sa réponse aux préoccupations des élus députés. Ouyahia défend Benghebrit Actualité oblige, la question de la suppression de la basmala des manuels scolaires s'est imposée à l'APN. Attaquée par les islamistes, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a été défendue par Ahmed Ouyahia qui a dénoncé les attaques contre elles dont certaines sont assimilées par le Premier ministre à une inquisition.