Le lycée Slimani Slimane de la commune d'El Esnam, 13 km à l'est de Bouira, a été fermé hier par l'ensemble des élèves pour réclamer la réintégration de leurs camarades de terminale exclus. Le mouvement de grève se poursuit depuis jeudi. Les élèves de terminale qui n'ont pas eu leur baccalauréat et qui veulent refaire l'année sont confrontés au refus de l'administration du lycée, sauf que cette règle s'applique à certains élèves exclus, dénoncent les élèves grévistes. Car sur une trentaine d'exclus, l'administration de l'établissement a décidé de réintégrer seize élèves, d'après les lycéens, tout en privant le reste du groupe d'avoir une deuxième chance, dont des lycéens nés en 1997 et 99 et ayant passé le bac pour la première fois. Ainsi, les grévistes affirment que des élèves nés en 1996 ont été réintégrés. Il faut souligner que tous les lycées se sont solidarisés avec les exclus et demandent que ce problème soit réglé dans les plus brefs délais. Les grévistes affirment également que l'administration ne peut rien justifier car il y a toujours des places pour les élèves exclus. «Le lycée ne connaît pas de surcharge. Il y a des classes de terminale avec moins de dix élèves, d'autres une quinzaine. Pourquoi l'administration ne veut-elle pas donner une chance à ces élèves de refaire leur bac. C'est une injustice», a déclaré un lycéen. Idem pour le lycée de la commune d'Ouled Rached, les exclus protestent depuis une semaine pour demander leur réintégration. Hier matin, ils ont procédé à la fermeture de l'établissement scolaire. Un peu plus d'une heure après sa fermeture, des parents d'élèves ont réussi à rouvrir le lycée et permettre aux lycéens de regagner leurs classes. La question des élèves exclus est posée à chaque rentrée scolaire et constitue l'un des facteurs de perturbations que connaissent plusieurs lycées à travers la wilaya. Les parents d'élèves, de leur côté, interpellent les responsables de la direction de l'éducation pour intervenir et prendre en charge ce problème qui n'a que trop duré. D'autres lycées ont été fermés hier, notamment le lycée Abderrahmane Mira de la ville de Bouira et celui de la commune de Djebahia, 20 km à l'ouest de chef-lieu de wilaya. Pour le premier, ce sont les enseignants et les élèves qui protestent déjà depuis quelques jours. Des enseignants demandent leur droit au logement de fonction, dont certains situés à l'intérieur de l'établissement sont encore occupés par des retraités du secteur de l'éducation. D'autres se plaignent de la charge de l'emploi du temps. Ils demandent à l'administration d'engager de nouveaux enseignants sur ces postes pour leur éviter la surcharge de travail. Quant à la protestation des élèves, notamment ceux de deuxième année, ils veulent introduire des recours pour changer de filières. L'état dans lequel se trouve l'établissement le plus ancien de Bouira a été également évoqué par les protestataires. À Djebahia, la surcharge des classes et le manque d'enseignants ont été à l'origine du mouvement de protestation et de la fermeture de l'établissement.