La part de la production locale des médicaments est passée de 2008 à 2016 de 25% à 47%. En valeur, elle a progressé de 473 millions de dollars à 1,8 milliard de dollars, pour un marché global qui a évolué sur la même période de 1,9 milliard à 3,8 milliards de dollars. Ce sont les chiffres annoncés lors de l'ouverture des Journées de l'industrie pharmaceutique algérienne (JIPA 2017), par Abdelouahed Kerrar, président de l'Union nationale des opérateurs en pharmacie (UNOP). Dans son intervention, le président a précisé que la consommation nationale de médicaments a connu entre 2008 et 2016 une croissance annuelle moyenne qui avoisine les 9,3%. Ce qui signifie une grande performance pour la santé publique algérienne. Une performance à laquelle les producteurs nationaux et les autres intervenants de la chaîne de médicaments sont particulièrement fiers d'avoir contribué, surtout que 60% des médicaments consommés par les patients sont produit localement, a-t-il estimé. Kerrar a rappelé aux professionnels de la pharmacie présents à l'événement que l'idée de base à travers cette rencontre professionnelle, c'est d'aménager un espace dans le lequel la possibilité de donner à tous les intervenants concernés le pouvoir de dialoguer entre eux et d'échanger autour des principales contraintes qui affectent l'exercice de leur activité au quotidien, mais aussi débattre dans la sérénité des proposition et des solutions. Malgré l'importance du domaine et les enjeux du secteur qui passe une phase très importante de son évolution, ces journées ont été marquées par l'absence des officiels (ministres), à l'exception du Directeur de la pharmacie au ministère de la santé et de la réforme hospitalière, Hamou Hafed, qui a souligné dans son mot d'ouverture que les capacités pour atteindre les objectifs assignés, à savoir couvrir 70% de la demande nationale en médicaments sont possibles. Toutefois, le directeur a indiqué qu'il existe des contraintes qui ont trait avec les institutions publiques, mais également aux efforts des opérateurs du domaine. Le secteur pharmaceutique algérien qui réalise l'une de ses meilleures performances est confronté depuis 2014 à des problèmes en série, lesquels sont cités par le Dr Abdelouahed Kerrar, à savoir la crise financière qui touche le pays, qui se ressent à travers l'inflation des prix des médicaments qui a atteint des taux de plus en plus élevés, ainsi que le taux de change du dinar qui augmente à un rythme très rapide et qui a un effet direct sur les producteurs, le ralentissement de la croissance du marché national, qui impacte négativement la rentabilité des entreprises et une menace sur la viabilité de la production à cause du non-réajustement des marges réglementées par l'Etat. L'UNOP a présenté depuis deux années déjà des demandes de réévaluation des prix de certains médicaments au comité économique. Celui-ci étant insensible aux arguments de l'UNOP, n'a toujours pas répondu favorablement aux doléances. Certains produits ont d'ailleurs depuis été abandonnés à la production, a souligné Kerrar. S'agissant de l'équilibre de la caisse nationale des assurances sociales, le président de l'UNOP a souligné dans a communication que «les caisses de la sécurité sociale ont élargi significativement le champ de remboursement du médicament au cours des années fastes du pays, voient elles-mêmes actuellement leur équilibre financier menacé», une situation constatée au cours des derniers mois sur les bilans de la CNAS. Par contre, selon le premier responsable de l'UNOP, le premier réflexe des autorités a été de demander «aux producteurs de poursuivre sur la même lancée de production, c'est-à-dire continuer à revoir les prix des médicaments à la baisse dans un contexte actuel, ce qui n'est manifestement pas une solution qui pouvait être raisonnablement envisageable». Importation de médicaments: Le 14 octobre, dernier délai pour le dépôt des programmes Afin de permettre leur finalisation pour le compte de l'exercice 2018, le dépôt des programmes d'importation des produits pharmaceutiques doit se faire avant le 14 octobre prochain, a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué. «Les opérateurs pharmaceutiques doivent procéder au dépôt des programmes prévisionnels d'importation des produits pharmaceutiques avant le 14 octobre prochain afin de permettre leur finalisation pour le compte de l'exercice 2018 et ce, conformément à la note 519 datée du 29 août 2017 qui leur a été transmise», précise la même source. Le ministère rappelle que les programmes prévisionnels doivent être élaborés selon les canevas utilisés pour l'exercice 2017, sur supports papier et informatique. Les opérateurs doivent aussi se conformer aux dispositions prises lors de l'exercice 2017 en matière de quantités prévisionnelles et de mise à jour des renouvellements de décisions d'enregistrement, conclut le ministère.