Contraint de répondre, d'une part, à une rigueur budgétaire stricte et lâcher, d'autre part, du lest pour maintenir une politique sociale qui devient de plus en plus coûteuse, le gouvernement tente de juguler les deux paramètres dans l'espoir de voir arriver des jours meilleurs avec cependant la «volonté d'entamer dès cette année, le retour à l'équilibre budgétaire». C'est dans cet état d'esprit que le projet de Loi de finances 2018 a été adopté hier par le Conseil des ministres, présidé par le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Ainsi, ce projet qui a été conçu, dans la douleur, prévoit une réduction, même insignifiante, du budget de fonctionnement. Ce budget, indique le communiqué du Conseil des ministres, s'élèvera à 4.584 milliards DA contre 4.591,8 milliards DA en 2017, soit une baisse de 7 milliards DA. Dans sa partie budgétaire, le projet affiche 6.521 milliards DA de recettes et près de 8.628 milliards DA de dépenses. Le déficit global du Trésor s'élèvera ainsi à près de 9% du PIB, contre plus de 14% pour l'exercice 2016. Remboursement des créances et maintien des transferts sociaux. Dans l'espoir de relancer les chantiers en souffrance, le gouvernement a décidé de consacrer dans ce projet de loi un chapitre au remboursement des créances des entreprises sur l'Etat. Dans ce sens, le budget d'équipement de l'année prochaine contient une provision de 400 milliards DA. Dans le cadre du maintien de la politique sociale de l'Etat, le budget proposé pour l'année prochaine comprend 1.760 milliards DA alloués aux transferts sociaux, en hausse de près de 8% par rapport à 2017. Les dépenses de ces transferts sociaux sont destinées notamment aux soutiens aux familles, à l'habitat, à la santé, ainsi qu'aux subventions des prix des produits de première nécessité, à savoir les céréales, le lait, le sucre, et les huiles alimentaires. Impôt sur la fortune et crédits pour l'AADL Dans sa partie législative, le projet de Loi de finances pour 2018 introduit de nouvelles mesures de modernisation de la législation fiscale et d'adaptation de son contenu aux réalités financières du pays, parmi lesquelles l'instauration d'un impôt sur la fortune. En outre, le projet contient plusieurs dispositions en faveur des citoyens parmi lesquels la bonification intégrale par l'Etat des crédits bancaires levés par l'AADL pour financer la réalisation de 120.000 logements de location-vente, ainsi que le rétablissement de la subvention aux prix de l'orge fourni aux éleveurs pour l'alimentation du bétail. Intervenant à l'issue de l'examen de ce projet de loi, le président de la République a relevé que ce texte apporterait les moyens nécessaires à la mise en œuvre du Plan d'action adopté par le Parlement, explique le texte. Dans ce sens, il a insisté sur le dynamisme dont devra faire preuve le Gouvernement pour traduire son Plan d'action en résultats concrets continus autant pour répondre aux attentes sociales que pour accroitre la croissance, la création d'emplois et la diversification de l'économie nationale. Se référant à l'augmentation substantielle du budget d'équipement pour 2018, le chef de l'Etat a relevé que cette situation dictée par des circonstances objectives «devra être une exception», et que l'acheminement graduel vers l'équilibre des Finances publiques devra être reflété dès l'année prochaine, à travers une baisse du budget de l'Etat qui sera inscrit dans le projet de Loi de finances pour 2019. Avec un montant de 25 millions de dollars: L'Algérie à la rescousse de la Banque Mondiale Le Conseil des ministres a approuvé hier un décret présidentiel autorisant la participation de l'Algérie à la reconstruction des ressources de l'Association internationale pour le développement (AID, filiale de la Banque Mondiale), indique un communiqué rendu public à l'issue de la réunion du Conseil des ministres. La participation algérienne en l'objet s'élèvera à 25 millions de dollars libérables sur une durée de 11 ans, souligne le communiqué. L'Agence internationale pour le développement fait partie du groupe de la Banque Mondiale, dont le rôle est d'apporter son appui aux pays en voie de développement et notamment les plus pauvres. Pour rappel, un représentant de la Banque Mondiale avait salué récemment à Alger les efforts de l'Algérie pour contribuer au fonds de l'AID, conclut la même source. Signature de contrats entre Sonatrach et ses partenaires: Le Conseil des ministres donne son aval Le Conseil des ministres a adopté trois décrets présidentiels autorisant, conformément à la loi, la signature de contrats d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures. Le premier contrat est un avenant à un contrat entre Sonatrach et l'entreprise ENI Algérie pour proroger de 5 années l'exploitation d'un gisement dans le périmètre dénommé «Zemoul el Kbar» Pour le deuxième décret, il concerne aussi un avenant à un contrat entre Sonatrach et ENI Algérie pour proroger la durée d'exploitation des trois gisements situés sur le périmètre «Zemoul el Kbar, bloc 403». Cet avenant permettra un investissement supplémentaire de 400 millions de dollars pour une production additionnelle de 78 millions de barils de pétrole. Quant au troisième contrat, conclu entre Sonatrach et l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), il permettra à la compagnie nationale d'exploiter un nouveau gisement ayant une production de 35.000 barils/jour dans le périmètre «El Gassi, El Agreb et Zotti».