Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) défend ses candidats aux élections locales du 23 novembre prochain exclus de la course pour «appartenance au MAK», argument avancé par l'administration dans de nombreuses communes de Kabylie pour justifier le rejet de leurs dossiers. Il estime que les rejets de candidatures, en particulier dans les régions du Sud, en Kabylie et dans des localités où des associations combattent pour le respect des libertés publiques est une «dérive dangereuse» appelant le gouvernement à assumer ses responsabilités. «Le RCD condamne cette chasse aux sorcières. Au lieu d'instruire illégalement l'administration pour refuser d'enregistrer des candidatures en violation de la loi sous le fallacieux prétexte des activités portant atteinte à l'unité nationale, les pouvoirs publics doivent assumer ces «accusations infondées du reste, en portant plainte devant les tribunaux au su et au vu de l'opinion publique», a dénoncé le parti dans un communiqué sanctionnant la réunion mensuelle de son secrétariat national. Il fait allusion aux nombreux dossiers rejetés en Kabylie où les candidats concernés sont accusés d'appartenance au MAK. Pour le RCD, cette politique qui consiste à spolier les Algériens de leur droit constitutionnel de se porter candidat ne peut que pousser des citoyens vers des positions extrêmes. «Le gouvernement Ouyahia assumera la responsabilité d'une dérive programmée», a souligné le parti de Mohcine Belabbas. Et d'appeler à la révision de la loi électorale, et ce, à moins de deux mois des élections locales du 23 novembre prochain. Le RCD estime qu'«il est urgent de réviser la loi électorale si l'on veut garantir à tous les citoyens le droit constitutionnel de se présenter devant les électeurs et de juguler la dégringolade, d'une élection à une autre, du taux de participation», a souligné le parti. Revenant sur les débats sur le plan d'action du gouvernement, le RCD dit avoir pris acte «de la violente campagne de dénigrement et de mépris d'un premier ministre qui a perdu tout discernement envers les acteurs politiques et les experts en économie en détournant l'enceinte parlementaire offerte par la grâce du chef de l'Etat en tribune de règlement de comptes mesquins». Le RCD trouve que «l'impulsivité» de M. Ouyahia qui s'est attaqué violemment à l'opposition «n'a fait qu'augmenter le mécontentement social et renforcer la défiance générale envers un personnage déjà coupable par le passé de coups tordus contre les cadres de l'Etat et de ponctions autoritaires sur les salaires des travailleurs». Il explique que le plan d'action défendu à l'Assemblée par Ahmed Ouyahia n'est ni adapté à la conjoncture économique ni porteur d'un redressement durable des finances publiques. «Cette feuille de route construite autour d'une dramatisation de la situation financière du trésor public et d'une offensive médiatique tous azimuts, des pouvoir publics pour semer la peur ne vise pas à faire prendre conscience aux Algériennes et aux Algériens de leur nécessaire mobilisation pour sortir le pays de quinze ans de corruption, de détournements et de gabegie», estime le parti, ajoutant que «cette stratégie de la peur et de la démesure a pour seul but le maintien d'un statu quo qui a déjà miné le pays». Cela avant de critiquer le recours à la planche à billets dont l'objectif est, selon le même parti, d'alimenter «les circuits des clientèles et à perpétuer des transferts sociaux inopérants en l'absence d'une gouvernance capable de réorienter la solidarité de la communauté nationale vers les couches fragiles et les secteurs de la santé, de l'éducation, du travail et de service public». Dans ce contexte, le RCD a réitéré sa proposition de garantir l'indépendance de la Banque d'Algérie par la force de la loi, appelant au plafonnement des provisions. Il estime qu'il faut encadrer la décision de recourir à la création de monnaie, sans contrepartie économique, par des instruments qui pourraient en limiter l'usage inconsidéré. «L'acceptation de sa limitation à une année renouvelable, après bilan par le parlement, au lieu de cinq ans, et le plafonnement des provisions peuvent constituer le gage d'une volonté de transparence des pouvoirs publics», a-t-il soutenu. scrutin du 23 octobre: Les directives de Derbal Après le bon déroulement des législatives précédentes, voilà que le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), Abdelouahab Derbal, mobilise ses éléments pour préparer les élections locales. M. Derbal a appelé, depuis le siège de la HIISE d'El Tarf, l'ensemble des parties concernées à se mobilisées, afin de conférer une légitimité aux élections locales du 23 novembre prochain. A cet effet, il a affirmé que les efforts déployés par la HIISE visent, en premier lieu, à l'amélioration du processus électoral pour assurer des joutes électorales propres, signalant la grande importance des efforts engagés dans le cadre de l'assainissement des listes électorales, la formation de l'ensemble des partenaires concernés par l'opération électorale ainsi que le rôle des médias et leur impact sur l'opinion publique. En outre, l'orateur a insisté sur l'importance de la formation continue en faveur de tous les acteurs concernés. A ce sujet, il dira que «la meilleure façon de réussir cette formation est de l'encadrer par des experts en la matière», ajoutant qu'elle permettra aux différents intervenants dans cette opération électorale de mener à bien leur mission. Par ailleurs, le président de la HIISE a révélé que quatre conférences régionales, dans le cadre des préparatifs de ces prochaines élections, ont été organisées. Rappelant que les démarches et les efforts consentis ont pour but d'améliorer le processus électoral et de corriger les insuffisances relevées, afin d'assurer la légitimité de l'opération électorale et un taux de participation juste, M. Derbal a également évoqué divers autres points liés à l'interdiction de l'exploitation des symboles de la république à des fins partisanes et le respect strict de la loi régissant les différentes phases de l'opération électorale. Lors de sa visite, Derbal s'est rendu au siège des Assemblées populaires communales (APC) du chef-lieu de wilaya et de Boutheldja, où il s'est enquis des préparatifs en cours en prévision des prochaines élections locales. La wilaya d'El Tarf compte 312 366 électeurs répartis à travers 199 centres de vote englobant 791 bureaux, a-t-on noté. Précédemment, le même responsable a souligné que la surveillance de l'opération de vote était une lourde responsabilité pour l'ensemble des intervenants dans le processus électoral, notamment les partis politiques. A cet effet, il est obligatoire de mobiliser tous les alliés et partenaires de la HIISE, particulièrement les partis politiques. Selon lui, l'opération de surveillance des élections est un devoir constitutionnel et juridique, ajoutant que le processus de surveillance des élections est un combat qui débute par la révision du fichier électoral national. C'est pour cela qu'il est nécessaire d'assainir ce fichier et de le développer.