Regardez donc la vérité toute crue en face : La Française d'origine juive, Audrey Azoulay, vient d'être élue Directrice générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). Signalons d'entrée que ce n'est pas tant sa judéité à proprement parler qui pose problème. C'est surtout le précieux concours des voix arabes qui lui permirent d'arracher ce prestigieux poste contre un sérieux adversaire…arabe ! Oui, Audrey Azoulay n'a dû son salut qu'au vote favorable et décisif d'au moins quatre pays arabes. Les représentants de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, du Bahreïn, et de l'Egypte ont volé in extremis au secours de la candidate française pour battre sur le fil (30 voix contre 28) le malchanceux représentant du Qatar, Hamad Ben Abdelaziz al Kaouari. Comble du ridicule, le candidat de l'Egypte d'al-Sissi, s'était même retiré pour apporter son soutien Audrey Azoulay ! La géopolitique a fait son œuvre. Elle a pris le dessus sur la «fraternité» et la «Oumma». L'histoire retiendra en lettres d'or, comme l'enseigne la rhétorique arabe justement, que la désormais directrice générale de l'UNESCO, dont on ne doute pas de sa sympathie pour Israël, a été couronnée par des mains arabes. Vue sous cet angle, c'est une deuxième Nakba pour les Palestiniens avant les Qataris. Une horrible trahison dont se sont rendus coupables les dignitaires du Golfe dont les turbans qui cerclent leurs têtes empêchent décidément toute invasion scientifique et de bon sens. On sait que Qatar est en pleine crise diplomatique avec ses ex-alliés des pétromonarchies qui l'accusent de produire du terrorisme en quantité industrielle. Mais on était loin de soupçonner les Al-Saoud, et leurs valets dans la région qu'ils pouvaient pousser l'effronterie jusqu'à retourner leur fusil contre leur «frère» du Qatar. Où est donc ce machin «Oumma Al Arabia» qu'ils chantent du Nil jusqu'au golfe arabo-persique ? Comment convaincre les Arabes qu'ils constituent réellement un «monde» ? A moins que ce ne soit un monde à part, qui ne s'encombre pas de contradictions, de peaux de bananes, de trahisons, et autres coups de poignard dans le dos. Un immonde arabe quoi! Ce coup tordu contre le candidat du Qatar battu par des «tirs amis» ne fait que confirmer à certains fieffés naïfs d'ici et d'ailleurs que le monde dit «arabe» n'est rien d'autre qu'un fantasme. Une coquille vide que la phraséologie baâthiste entretient pour justifier un repli identitaire qui, pour le coup, vise à étouffer les autres expressions culturelles qui n'ont pas le même soubassement. Désormais, tout le monde doit être édifié que les chantres autoproclamés du panarabisme, l'Egypte (cœur palpitant des Arabes) et l'Arabie saoudite (La Mecque des musulmans et donc des Arabes aussi ), sont inféodés à l'occident impérialo-judéo-chrétien. Avec armes, et bagages ...culturels! C'est un peu bizarre comme ralliement faut-il en convenir. Le pédigrée intellectuel de Mme Audrey Azoulay -indépendamment de ses attaches culturelles et cultuelles- est à des années lumières des sombres projets de société qu'imposent ces Arabes l'ayantcouronnée, à leurs sujets. Tout compte fait, les Etats-Unis et Israél qui se sont retirés de l'UNESCO pour protester contre le classement de la ville d'Hébron (Al Khalil) au patrimoine musulman de l'Humanité, vont faire leur come back, grâce aux Arabes. Audrey Azoulay se chargera de réparer «l'injustice» commise par la courageuse, Bulgare Irina Bokova, d'avoir ouvert la porte de l'institution à la Palestine. Les Arabes qui se sont entendus pour ne pas s'entendre, ont décidé de la refermer au nez du Qatari et surtout des Palestiniens. Joli coup du tandem Trump-Netanyahu.