La presse marocaine a rapporté il y a quelques jours que l'égyptienne, Moushira Khattab, une parmi les neuf candidats au poste directeur général de l'Unesco (dont l'élection est prévue en octobre prochain) aurait eu le soutien, en plus de celui de l'Union Africaine (UA), de pas moins de quatre pays arabes,. Ces « voix » seraient celles du Maroc, de l'Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Unis et de...l'Algérie ! La vérité des faits est là pour démentir ces informations et pour démontrer que ça rentre dans une campagne de désinformation. La voix de l'Algérie, et selon une source diplomatique proche du dossier Unesco, est loin d'être acquise par l'égyptienne. Les raisons sont claires. La diplomatie algérienne a pour habitude de ne jamais annoncer son soutien pour tel ou tel candidat, surtout qu'il y a quatre arabes en lice (l'égyptienne, en plus du Qatari Hamad Al Kawary, de l'Irakien Saleh Al-Hasnawi, et de la libanaise Vera El Khoury ). A ce jour l'Algérie n'a pas donné officiellement de voix à l'un d'eux. Lire l'article de la #RDL en cliquant ICI Le déplacement de l'ancien ministre égyptien des Affaires étrangères, Mohamed El-Orabi, à Alger, vers mi-septembre, avait pour objectif principal le soutien officiel de l'Algérie. Sa rencontre avec Ahmed Ouyahia était une occasion d'aborder le sujet. Le diplomate égyptien n'a, malheureusement pour lui et pour sa compatriote Moushira Khattab, et toujours selon nos sources, pas eu une réponse claire de l'Algérie. Selon notre source le choix ne dépend ni des diplomates algériens, ni encore du gouvernement. « Seul la présidence sait où ira la voix de l'Algérie » indiquent nos sources. La propagande égyptienne est d'ailleurs loin d'être bien huilée. L'amateurisme est même au « RDV ».Ainsi il faut rappeler que seuls les membres du Conseil exécutif de l'Unesco ont le droit de voter. Les pays arabes s'y siégeant actuellement sont : l'Algérie, l'Egypte, le Maroc, le Liban, Oman, Le Qatar et le Soudan. Point d'Arabie Saoudite ou des Emirats Arabes Unis. Alors comment affirmer avoir les voix d'Etats qui n'en ont pas ? Concernant le Maroc, Moushira Khattab semble avoir été obnubilée par l'accueil qu'elle a eu au Royaume Chérifien lors de sa visite effectuée le 26 de ce mois-ci. Elle a vraisemblablement cru à un quelconque soutien de ses hôtes. Pourtant le choix du Maroc est loin d'être africain. Nos sources indiquent que le Royaume Chérifien a déjà choisi son « poulain » qui n'est autre que la candidate...française. Audrey Azoulay, ex-ministre de la culture de l'Hexagone est également la fille d'Audré Azoulay. Ce dernier n'est autre que le conseilleur du Roi Mohamed 6 (après avoir été celui de Hassan 2). Cette relation « spéciale » vaut ainsi à la candidate française un soutien marocain. Le Royaume Cherifien aurait ainsi mis le paquet sur Audrey Azoulay dans l'espoir de lui gagner l'élection prochaine. Le contenu de l'interview accordée, le 22 septembre, par la française à l'hebdomadaire « Jeune Afrique » (considéré par plus d'un comme un pro-makhzen) est édifiant (à lire ICI). Cette position marocaine aura surement des conséquences. Juste quelques mois après avoir tout fait pour revenir dans le giron africain, voilà que ce pays revient à ses vieux démons. Les intérêts de l'UA n'étaient pas et ne sont toujours pas inclus dans l'agenda du Makhzen. L'épisode de l'Unesco va encore le confirmer pour ceux qui en doutent encore. Qu'en est-il de l'Union Africaine ? Faut-il rappeler que l'endossement de l'UA est automatique. L'organisation panafricaine soutient, lors de toute élection, tout candidat représentant un pays du continent. L'égyptienne étant la seule africaine en lice parmi les 9 candidats, l'héritière de l'OUA est officiellement derrière elle. Cet endossement de l'organisation panafricaine est loin d'être une assurance de gain de voix pour le candidat. Ce qui s'est passé lors des élection de 2009 est encore vivace dans les mémoires. Moushira Khattab aurait peut-être oublié qu'à l'époque, son compatriote Farouk Hosni, qui avait pourtant l'endossement de l'UA, devait normalement avoir les treize voix attendues, et au final il n'en a eu que six. Ainsi, être membre de l'UA est loin d'être une assurance d'avoir le soutien des membres. Même s'il y a endossement, les Etats restent souverains dans leur choix. Salim KOUDIL @SalimKoudil