Le retour quasi certain de Rabah Madjer à la tête de l'équipe nationale de football a soulevé un large débat, voire un tollé général. La toile s'enflamme et les critiques fusent de toutes parts. Ce surprenant choix de la nouvelle direction de la FAF est loin de faire l'unanimité, car Madjer s'est éloigné des terrains 11 longues années durant. Ce choix est critiqué à cause de ce chômage technique et cette traversée du désert de l'homme à la talonnade, qui a juste présidé la commission nationale du sport d'élite, de haut niveau et de détection des talents sportifs depuis 2013 (une commission qui n'a finalement servi à rien) et exercé comme consultant technique dans certaines chaînes de télévision, avant que Zetchi ne lui confie le rôle de conseiller technique à son arrivée à la tête de la FAF. L'ancien capitaine et sélectionneur des Verts s'est élevé contre la venue du Serbe Milovan Rajevac, qui est resté, lui, cinq ans sans entraîner. Comment accepter pour soi ce qu'on refuse pour d'autre, tonnent plusieurs observateurs. «Madjer devait refuser l'offre de la nouvelle direction de la Fédération qui n'a pas respecté l'histoire de ce joueur en lui accordant maintenant ce poste de sélectionneur national», a posté l'ancien défenseur international, Samir Zaoui, sur son compte Facebook. L'ancienne star du FC ne fait pas aussi l'unanimité, car il ne dispose pas des diplômes requis pour ce poste de sélectionneur national. L'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Aziz Derouaz, s'était d'ailleurs opposé à son retour à la tête de l'EN à cause de cela. Par dépit, Madjer avait déchiré, alors, son contrat en direct sur le plateau de la Télévision nationale. «A sa place, j'aurais refusé de revenir en sélection. Il est resté longtemps à l'arrêt alors que le football a beaucoup évolué et les mentalités ont changé. L'EN, c'est énorme. Ce n'est pas un petit club. Un entraîneur doit être tout le temps en exercice, en activité et en formation. Le haut niveau ne pardonne pas», a affirmé, vendredi sur les ondes de la Radio nationale, l'ex-entraîneur national adjoint et actuel driver du NA Husseïn-Dey, Nabil Neghiz. «Je pense que cette histoire de diplômes et de chômage technique ne tient pas vraiment la route du moment que Madjer va s'entourer de techniciens qui sont à la page», rétorque l'ancien international, Réda Matem. Les échecs subis par l'ancien attaquant du FC Porto au cours de ses deux premiers passages à la barre technique de l'EN ne font qu'augmenter les appréhensions des amoureux d'El-Khedra, pas encore remis des trois revers consécutifs concédés par les coéquipiers de Raïs M'Bolhi dans les éliminatoires du Mondial 2018. Le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, fait fi des critiques et compte finaliser ce lundi avec Madjer qui ne peut toutefois signer de bail avant la résiliation du contrat de l'Espagnol Lucas Alcaraz, reparti précipitamment chez lui dès la fin du stage des locaux. L'on parle d'un bail jusqu'à la fin du mandat de l'actuel bureau fédéral avec un salaire de 25 000 euros et un staff élargi. L'on prête à Madjer l'intention de récupérer Abdennour Kaoua et de miser sur le prometteur Lakhdar Adjali qui s'est formé en France et qui a grandement contribué au brillant parcours du MO Béjaïa en Coupe de la CAF l'année passée. En somme et en cette période de vaches maigres et d'austérité, la direction de la FAF tient à «nationaliser» ou «algérianiser» les staffs techniques des sélections nationales. L'on murmure même que c'est une directive des pouvoirs publics.