Le vieux parti restera toujours un parti «unique». Il est, en effet, l'unique parti à présenter des listes de candidats au niveau des 1541 communes et 48 wilayas que compte le pays pour les élections locales du 23 novembre prochain. Le parti de Djamel Ould Abbès qui trône sur toutes les institutions du pays, de la base jusqu'au sommet, entend préserver sa position de leader en étant présent partout. Même dans les wilayas de Kabylie où le parti n'est pas véritablement implanté, seule région où les partis de l'opposition démocratique détiennent la majorité, le FLN a déployé toutes ses énergies pour marquer, ne serait-ce que sur un plan symbolique, sa présence. Aucun autre parti n'a réussi à gagner ce pari d'être partout, y compris son allié au gouvernement et au Parlement, le RND du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Bien que le RND soit en lice dans les 48 Assemblées de wilaya, il est défectueux dans une vingtaine de communes, notamment en Kabylie. Le parti sera présent dans 1521 communes du pays. Ce qui est déjà une bonne chose pour le parti. Quant aux partis de l'opposition, ils sont tout à fait loin du compte. Le parti qui sera le mieux représenté ne sera présent que dans environ 50% des communes que compte le pays. Il s'agit du parti islamiste, le MSP, qui participera avec ses listes dans 720 communes et 47 wilayas. Le MSP, plus important parti de l'opposition actuellement, se place à peu prés au même niveau d'un nouveau parti de la périphérie du pouvoir, à savoir le MPA qui sera en lice, selon son président Amar Benyounès, dans 850 APC et 46 APW. L'Union Ennahda-Adala-Binaa prendra part aux prochaines élections avec seulement 25 listes au niveau des APW et 240 listes au niveau des APC, selon le secrétaire général du Mouvement Ennahda, Mohamed Dhouibi. L'autre parti islamiste, El Islah, ne participera qu'avec près de 100 listes de candidature pour les Assemblées populaires communales (APC) et 16 pour les assemblées populaires de wilaya (APW). Pour les autres partis de l'opposition dite démocratique, c'est la déconvenue totale. Et pour cause, le plus vieux parti de l'opposition, le FFS en l'occurrence, n'a pas été en mesure de présenter des listes dans plus de 18 wilayas et 348 communes. Talaie El-Houriyet, de l'ancien chef du gouvernement, Ali Benflis, qui a dénoncé des entraves et des obstacles dressés devant les militants du parti, n'a pu constituer des listes que pour 41 communes et 14 listes APW. Ce que le parti considère comme une grande prouesse. Ce manque de représentativité des partis de l'opposition est imputé par ces partis aux entraves administratives et judiciaires. Le parti de Benflis a dénoncé des «entraves qui dépassent tout entendement et toutes les logiques», alors que d'autres partis comme le MSP, le FFS et le RCD ont dénoncé des «rejets arbitraires» des dossiers de plusieurs candidats. Un argument qui ne tient pas la route puisque même si aucun rejet n'est enregistré, le meilleur de ces partis ne pourrait représenter même pas le tiers des communes du pays. Aussi, même le RND du Premier ministre a vu le rejet de 549 dossiers de candidats dont 51 ont été réhabilités par la justice. D'autres partis, à l'instar du PT, du MSP et de l'Union Ennahda-Adala-Binaa ont évoqué un autre problème «invraisemblable». Leurs militants dans plusieurs wilayas ont refusé de se porter candidats aux élections, ne souhaitant pas diriger des communes en faillite et dans un contexte de crise financière. A rappeler que le nombre des candidats aux élections locales du 23 novembre prochain a atteint 165 000 candidats pour les APC et 16 600 pour les APW, selon les données du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. Quant au nombre de listes de candidats, elles sont de l'ordre 9 500 pour les APC et 620 pour les APW.