Après une première apparition en septembre, les pluies se font désirer en ce mois d'octobre, retardant ainsi la campagne labours-semailles. Mi-octobre et aucun nuage à l'horizon. Les prévisions météorologiques ne prévoient pas de précipitations avant novembre, si ce n'est quelques passages orageux épars et certains fellahs commencent d'ores et déjà à s'inquiéter, craignant une saison qui ressemblerait à la précédente. «Même si la saison des labours-semailles ne fait que commencer et que rien n'est encore bien grave ; un bon arrosage du Ciel serait le bienvenu puisqu'il permettra aux fellahs d'emblaver la terre. Car plus tôt on entame les travaux dans les champs, mieux c'est pour les cultures qui auront le temps pour se développer», a expliqué un céréalier, plutôt zen, rencontré à l'occasion du Salon international de l'élevage et du machinisme agricole d'Alger qui vient de s'achever. Conséquences du dérèglement climatique, les pluies se font ces dernières années de plus en plus rares, notamment dans des régions telles que les Hauts-Plateaux connus pour être des terres propices pour la céréaliculture. Aussi, comme les eaux pluviales sont irrégulières, les nappes phréatiques ont du mal à se renouveler d'où la nécessité de creuser des sondes de plus en plus profondes pour pomper l'eau souterraine afin de l'utiliser dans l'irrigation d'appoint. Là encore, expliquent les spécialistes, les techniques d'irrigation sont rudimentaires et le gaspillage de cette source rare ne fait que compliquer la donne. Si la filière céréalière, l'une des plus valorisées dans la politique agricole nationale trouve des difficultés à cause du manque d'eau, les autres filières s'attendent à des récoltes des plus maigres pour cette année. C'est le cas de l'oléiculture dont la période de cueillette est sur le point d'être entamée. «Franchement, on s'attendait à une bonne récolte cette année. Les oliviers ont connu une bonne floraison pendant l'été, du moins pour ceux qui ont été épargnés par les incendies, le fruit s'est bien développé, mais au final on assiste, impuissants, à une situation où les olives n'ont pas atteint le bon volume à cause du manque d'eau», regrette l'exploitant d'une oliveraie. Bon gré mal gré, les fellahs se préparent pour une nouvelle saison, en acquérant semences et engrais et tout le matériel agricole qui va avec. Dans ce sens, le ministère indique que «toutes les dispositions ont été prises pour qu'elle se déroule dans de très bonnes conditions, à travers la mobilisation de tous les moyens humains et matériels». Dans ce cadre, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural avait indiqué que les CCLS ont procédé, depuis le 15 juillet dernier, à l'installation d'un guichet unique regroupant la BADR, la CNMA et la CCLS, afin de faciliter l'approvisionnement des céréaliculteurs en intrants agricoles, notamment les semences et engrais, et les accompagner dans les procédures administratives liées aux crédits et assurances. En somme, la quantité de semence contrôlée et certifiée mobilisée pour la campagne 2017-2018 est de près de 1,13 million quintaux (q) contre 841.100 q durant la campagne écoulée. Le ministère fait remarquer que les agriculteurs recourent de plus en plus aux semences certifiées et réglementaires, ce qui permettra d'avoir un impact positif sur la productivité. Pour rappel, la production céréalière a atteint 34,8 millions q pour la campagne 2016-2017, contre 34,3 millions de q lors de la saison 2015-2016. Ce qui est du record enregistré en 2009 qui était de l'ordre de 60 millions de quintaux.