Ils ont bien raison ceux qui lui ont collé le sobriquet peu glorieux de «vilain petit Qatar». Oui, Qatar, ces deux petites syllabes d'un micro-Etat, sonnent comme des coups de feu. C'est un petit monstre qui a montré ses crocs et menacé de déchiqueter tous les pays arabes qui résistaient à l'exécution d'un plan machiavélique concocté dans les laboratoires US. Tout le mouvement était convaincu durant ce qu'on a appelé, par confort de langage, le «Printemps arabe», que le richissime émirat était le fer de lance de la stratégie américano-européenne visant à installer le chaos dans la région. Avec sa diplomatie du chéquier, sa puissance médiatique via Al Jazeera et ses relais idéologiques que sont les Frères Musulmans, le Qatar a lancé une croisade dans le vrai sens du terme contre des pays qui échappent à l'emprise américano-sioniste. C'est à peu prés ce que vient de révéler l'homme de main des américains, l'ex- Premier ministre et ex-chef de la diplomatie Qatarie, Hamed Bin Jassem, Al Thani (HBJ). Cet arrogant personnage de roman de série noire reconnaît sur le plateau de la BBC que son pays a servi de mèche pour allumer le brasier dans de nombreux pays arabes notamment la Syrie où le Qatar a injecté …134 milliards de dollars pour renverser le régime ! Il a révélé surtout l'horrible alliance tissée par les USA, israél, l'occident, la Turquie et les monarchies du Golfe pour redessiner la géopolitique arabe selon les intérêts bien compris des premiers. Documents à l'appui. C'est un gros pavé jeté dans la mare même si, on s'en doute, le Qatar, aujourd'hui mis en quarantaine, est désigné par ses amis d'hier, «Etat voyou», cherche à travers ce déballage, a faire pression sur eux pour desserrer leur étreinte. Mais, vue d'Algérie, de Libye, du Yémen, et de Syrie, personne n'est dupe quant au rôle abject joué par ce petit Etat pendant au moins quatre années. Vue d'Algérie, cette confession du sinistre ex-Premier ministre HBJ qui a osé sa fameuse : «Votre tour arrivera», lors d'un sommet de la Ligue arabe, ne fait que confirmer ce que l'on pense de ce vilain Qatar. Et c'est la sagesse de la diplomatie algérienne qui vient d'être soulignée avec effet rétroactif sommes-nous tentés d'écrire. Aujourd'hui, tout le monde promeut la «solution politique» et l'Algérie redevient comme par enchantement, un pays fréquentable et «écoutable» par les diplomates occidentaux ! Le Qatar avec ses dollars de la terreur et son arrogance démesurée, est revenu à sa taille naturelle. Un petit émirat honni qui plus est, risque d'être bouffé à tout moment par ses propres frères de sang…sans scrupule. HBJ, reconnaît toute honte bue, que son pays a armé et financé des mouvements jihadistes pour renverser les régimes dans plusieurs pays arabes. Il avoue sans ciller, que son gouvernement a versé de l'argent à la chaine de télévision Al Magharibia pour salir la réputation de l'Algérie et provoquer l'effondrement de l'Etat comme en Libye et en Syrie. Nous y voilà dans la traduction littérale du «chaos constructif» cher à George Bush, théorisé par les faucons de la Maison Blanche et mis en pratique par Barack Obama. En passant ainsi aux aveux, l'ex- homme fort du Qatar, voudrait sans doute mettre les Etats-Unis et les Européens devant leur responsabilité de faire entendre raison à leurs alliés du Golfe pour laisser tranquille un émirat qui étouffe. Le Qatar se fait désormais tout petit. Hier, il jouait dans la cour des grands en se prenant trop au sérieux, aujourd'hui, il mène une bataille de survie. C'est l'arroseur arrosé. En cette journée chère à nous autres algériens, symbole de notre fierté nationale, nous disons «gentiment» à Hamed Bin Jassem, va au diable !