Ghezali et Baloul fustigent le FLN et le RND à partir de Tizi Ouzou Pour le meeting de clôture de la campagne électorale en prévision des élections locales du 23 novembre, le Front des forces socialistes (FFS) a choisi Tizi Ouzou qu'il considère toujours comme «son fief», pour tirer sur le pouvoir et ses deux béquilles, le FLN et le RND. Pour cela, la direction du parti a mobilisé grand en faisant succéder à la tribune du Théâtre régional Kateb Yacine une armada d'intervenants avec notamment Aziz Baloul, député de Tizi Ouzou, membre influent de l'Instance présidentielle et Salima Ghezali, députée d'Alger et ex-conseillère politique de feu Hocine Aït Ahmed. Après le discours de Youcef Aouchiche, candidat tête de liste APW, et celui de Mohamed Hadj Djilani, premier secrétaire national du parti, Aziz Baloul s'est, dans une brève intervention, attaqué au secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, qui animait un meeting populaire dans la même ville. «Ouyahia est aujourd'hui à la maison de la culture avec sa clientèle, il doit promettre de donner plus de prérogatives aux élus. C'est ce qu'ils prônent dans leur discours en appelant à la révision du Code communal et de wilaya. Mais pourquoi aujourd'hui ? C'est parce qu'il n'y a plus d'argent et ils ont tout dilapidé à l'ère de l'embellie financière», a déclaré d'emblée l'orateur, sous les ovations des militants et sympathisants. Aux yeux du député de Tizi Ouzou, si le pouvoir est disposé à élargir les prérogatives des élus locaux, c'est parce qu'il est dans une impasse. «Comme ils se retrouvent avec beaucoup de problèmes, ils nous disent qu'on va faire participer l'élu qui doit se débrouiller avec les citoyens», dénonce-t-il, non sans lâcher d'un esprit moqueur et en langage populaire : «Faqou !». Mais à comprendre Aziz Baloul, vaut mieux tard que jamais. «Donnez-nous (aux élus, Ndlr) le pouvoir, car il faut que la population participe à la gestion», a-t-il soutenu. Le même orateur s'attaquera aussi aux candidats indépendants, puisqu'ils sont nombreux à avoir confectionné des listes à Tizi Ouzou. «Depuis que je suis à l'APN, j'ai découvert que les indépendants n'existent pas. Ils étaient avec le pouvoir et tous les gouvernements qui se sont succédé. Donc qu'ils ne viennent pas aujourd'hui nous dire que nous sommes des indépendants. C'est une offre de service», a-t-il clamé. De son côté, Salima Ghezali, chaleureusement accueillie, ne ménagera pas les deux formations du pouvoir, à commencer par la première force politique au parlement, le FLN. Selon elle, les mots qui restent, ce sont les mots qui sont concrétisés par des réalités. Et pour «le Front de libération nationale, jusqu'à l'indépendance, Oui. Après l'indépendance, où est libération ?», s'est interrogée le Prix Sakharov, estimant qu'«une libération ne peut pas exister sous la dictature et le mépris». Ghezali ira dans ses critiques jusqu'à rappeler une anecdote au tout début des années 1980, où un jeune étudiant avait lancé une phrase qu'elle a qualifiée d'«extraordinaire» : «Djabhat attahrir faqou, koul ma fiki nifaqo» (Front de libération, le masque est tombé. Tout ce qu'il y a n'est qu'opportunisme). C'est le contraire, défend-elle, de ce que porte le FFS «lorsque nous chantons avec honneur kassaman», parce que «le front de libération de Kassaman n'est pas le front de libération de businessmen», dans une allusion à l'actuelle composante du parti de Djamel Ould Abbès. S'agissant du parti d'Ahmed Ouyahia, Salima Ghezali s'est étonnée d'avoir lu dans la presse un article qui considérait le rassemblement du RND comme rival du FFS. «Non !», a-t-elle tranché, estimant qu'«il y a une différence entre ceux qui font l'histoire et ceux qui rentrent dans l'histoire pour faire des faits divers», qualifiant le RND de «grand mensonge». Revenant sur la candidature rejetée d'Abdelmalek Amellou, «assassin du grand militant et compagnon de Si L'Hocine, Ali Mecili», la députée d'Alger considère qu'«elle vient, des années et des années plus tard, hanter le criminel». Pour elle, «le RND, et devant le monde entier, est apparu pour ce qu'il était», rappelant les circonstances de sa création en 1997, «au plus haut de la souffrance algérienne».