Les autorités publiques ont, depuis l'apparition de la pandémie de grippe porcine, affiché leur assurance quant au fonctionnement du dispositif de contrôle sanitaire au niveau des frontières terrestre, maritime et aérienne. Malgré le renforcement des moyens humains et matériels, suite à l'installation du degré d'alerte maximale, les premiers cas enregistrés en Algérie sont bien passés par ces frontières sans être détectés. Alors peut-on parler de relâchement ou simplement de manque d'expérience et de vigilance ?Les médecins faisant partie de l'équipe de surveillance du nouveau virus ont affirmé que le contrôle se fait de façon professionnelle en détectant les moindres signes de la maladie. Cependant, plusieurs voyageurs ayant transité par l'aéroport international Houari Boumediene affirment le contraire et affichent leur désolation face au manque de sérieux. «Aucun médecin ne nous a interceptés. Tout s'est passé comme d'habitude, sauf que des prospectus nous ont été remis sur lesquels il y avait quelques consignes à suivre au cas où des symptômes de la grippe seraient ressentis», a déclaré Safia, une jeune immigrée venue de France pour passer les vacances chez ses grands-parents à Alger. Salim, médecin généraliste lui aussi arrivé hier de France, s'est dit scandalisé par le «laisser-aller», des services de surveillance. «C'est scandaleux», dit-il, ajoutant : «Les voyageurs en provenance des pays où la maladie sévit de plein fouet ne sont soumis à aucun contrôle. C'est un manque de conscience total.» Il y a lieu de rappeler que la ressortissante algérienne établie aux Etats-Unis répondant aux initiales N. Z., qui se trouvait à bord du même avion que la dame atteinte du virus (1er cas de grippe porcine), nous a confié qu'elle a remarqué le manque de vigilance des services sanitaires de l'aéroport. Elle a même affirmé que la femme atteinte de la grippe A/H1N1 semblait, à son arrivée, fatiguée et l'un de ses deux enfants avait déjà le nez qui coulait. «Ces symptômes visibles n'ont pas attiré l'attention des médecins», conclut-elle. Mme N. Z. a également déclaré que les passagers de ce vol n'ont subi aucun contrôle médical. «Nous sommes passés le plus normalement du monde et aucun médecin ne nous a interceptés à l'arrivée pour prendre la température des passagers ou encore nous poser les questions nécessaires.» La même source affirme qu'elle n'a été contactée par aucun service en tant que sujet suspect. «Je suis partie de ma propre initiative à l'hôpital El Kettar pour m'assurer que je n'avais pas été contaminée», soulignera-t-elle.