Le lancement hier du Panaf à partir du parc Sofia, en contrebas de la Grande poste d'Alger, a été accueilli par les nombreuses foules avec une grande joie. C'est dans une gaîté et une ambiance de folie que les Algériens ont fait connaissance avec les différentes cultures du continent noir. Les délégations africaines représentant différents pays ont avant le début du lancement officiel du Panaf répétées quelques chorégraphies dans le parc Sofia. Par la suite, elles se sont lancées en fanfare sur le front de mer Zighout Youcef. Derrière des barricades, des milliers d'Algériens sont venus assister à cet évènement continental. Les sourires s'affichaient sur tous les visages. Des enfants, des adolescents, des adultes, des pères et des mères de familles se déhanchaient au rythme des danses folkloriques de leurs frères venus des autres contrées. La Garde républicaine ouvrait le cortège. Montés sur leurs chevaux, ils brillaient de mille feux.Mounir, un Algérois de 22 ans, ne pouvait s'arrêter de danser sur une musique angolaise jouée avec des tam-tam. Les bambins applaudissaient au passage de chaque délégation et ne s'abstenaient pas de lancer des olé holà à l'adresse des invités de l'Algérie. L'Afrique, ce continent aux multiples richesses culturelles, revivait à Alger dans une atmosphère bon enfant, grâce, il faut le souligner, au civisme de la population. Interrogé, Mourad, la trentaine, était ébloui par la beauté des femmes éthiopiennes qui portaient fièrement le drapeau de leur pays. Zineb, 20 ans, dansait sur une musique raï avec des Congolais. Ces derniers maîtrisaient une danse de corps à corps. Pour couper court aux mauvaises langues, elle était acceptée par la foule qui s'exprimait par des sourire de tolérance. La délégation sahraouie était bel et bien présente. Des nationaux entamaient des discussions avec ces membres. Face à la tribune officielle, des cris à «Takrir el massir» (autodétermination) s'envolaient dans le ciel algérois comme des pensées impossibles à arrêter, car munies d'ailes d'une cause juste. Plusieurs dizaines de personnes approchées se réjouissent de l'accueil par Alger d'une telle manifestation. La période des vacances sera ainsi rythmée aux chants d'Afrique, du nord au sud et d'est en ouest. Beaucoup d'Algériens ont découvert pour la première fois l'ethnie pygmée, originaire du Cameroun et des deux Congo. La famille médiatique africaine donne d'ores et déjà une note de 10 sur 10 au Festival panafricain. Impressionnée en premier lieu par les cavaliers des Haut Plateaux, entre autres ceux de Tiaret, ainsi que par les Touaregs et les troupes Gnawa du Grand Sud. Des danses, des youyous, des cris de joie, de salutations… ont animé ce premier jour du Panaf. Et c'est tant mieux ainsi.