En janvier dernier, Raul Gonzalez Blanco était à l'honneur. Il disputait son 500e match en Liga. L'occasion de saluer son talent, son sens du but, mais également l'occasion de souligner que Raul s'est définitivement rapproché de la fin de carrière. Hier, le joueur espagnol a sûrement regardé d'un œil attentif la présentation officielle de Karim Benzema. L'ancien Lyonnais arrive... Avec dix ans de moins et de l'envie, comme il l'a rappelé en conférence de presse juste après son bain de foule. Déjà prévenu par son entourage de l'importance de Raul dans l'effectif madrilène, Benzema confie en coulisses qu'il est prêt à évoluer à ses côtés et à faire le dos rond lors des premiers mois. L'attaquant français ne souhaite pas vivre la même expérience que Nicolas Anelka qui s'était rapidement retrouvé isolé dans le groupe madrilène en 1999-2000. Si Karim n'ira pas au clash, il fera tout pour être titulaire. Quand en octobre 1994, Raul commençait à fouler les pelouses de Liga, Benzema avait 7 ans. Aujourd'hui, l'attaquant espagnol a du souci à se faire. Jamais remis en cause par les supporters et le club, il va devoir se méfier de la saison qui arrive. Encore auteur de 18 buts l'an passé, Raul n'est plus l'élément offensif décisif de l'équipe, laissant ce rôle au jeune Argentin Gonzalo Higuain (auteur de 22 buts en Liga la saison dernière). En Ligue des champions, le Madrilène, qui a tout de même inscrit 3 buts, n'a jamais pesé lors de la double confrontation contre Liverpool en huitièmes de finale. La concurrence s'annonce donc terrible. Même si Huntelaar quitte les Merengue, les attaquants sont nombreux dans l'effectif. Van Nistelrooy n'a toujours pas été transferé, Higuain va rester dans la capitale espagnole et Benzema vient d'arriver. De plus, si Pellegrini décide de faire jouer Cristiano Ronaldo en attaque, comme Ferguson l'a fait à plusieurs reprises l'an dernier, Raul aura fort à faire pour ne pas aller s'asseoir sur le banc de touche. Le capitaine va devoir cravacher pour prouver sur le terrain qu'il mérite son brassard et ne pas perdre son influence dans le vestiaire. Les supporters lui pardonneront tout, mais avec l'arrivée de Kakà, Cristiano Ronaldo et Benzema, Raul n'aura plus le même poids auprès de Florentino Perez et des cadres du club. Il sera écouté mais son avis ne passera plus avant celui des stars qui ont coûté près de 200 millions d'euros au club. Et si pour retrouver les sommets, le Real devait imiter la sélection espagnole et se passer de Raul ? Pas sûr que le joueur accepte cette situation. Personne ne peut imaginer qu'un jour Raul quitte «sa» maison blanche, et pourtant... Les choix de Pellegrini vont être compliqués et lourds de conséquences. Ce n'est pas de tout repos de travailler avec une équipe de rêve.