Alors que les pays les plus riches se sont réservés en priorité les doses de vaccins devant être produites peu avant l'automne, plusieurs morts ont été recensés ces 4 derniers jours où la maladie a connu une progression spectaculaire. L'OMS renonce à son décompte journalier au moment où quelques pays enregistrent leurs premiers cas d'infection par le virus A. L'organisation onusienne a constaté, hier, que le virus A(H1N1) se propage à dans le monde à une vitesse «sans précédent» par rapport à d'autres épidémies. L'OMS, qui annonce par ailleurs l'inutilité de donner des bilans sur l'évolution de la pandémie, eu égard au nombre de contaminations qui ne fait que croître, avait précédemment indiqué dans un rapport datant du 6 juillet l'affection de 94.512 individus et le décès de 429 d'entre eux. L'OMS parle également de 163 pays concernés par la maladie dont beaucoup viennent de connaître leurs premiers cas, à l'exemple du Soudan qui a fait état de la contamination de deux personnes récemment rentrées du Royaume-Uni. Cette fin de semaine a vu le décès de plusieurs malades et l'apparition de nombreux cas à travers le monde. Jeudi, l'agence de protection sanitaire du Royaume-Uni a annoncé le décès de 29 personnes alors qu'un précédent bilan, établi 3 jours plus tôt, faisait état de 17 morts. Plus grave, l'agence estime à 55.000 le nombre de nouveaux cas enregistrés la semaine dernière à travers le royaume, le pays plus touché dans le monde puisqu'il totalise plus de la moitié des cas enregistrés à ce jour. Le Mexique, "épicentre mondial de la pandémie", a annoncé un autre décès provoqué par le virus A, ce qui porte à 125 le nombre de morts sur son territoire. Les autorités du pays se disent aussi incapables d'arrêter la progression de la maladie, notamment au Chiapas où il a été constaté l'apparition de 100 à 300 cas par jour. Sur le continent américain, l'alerte est à son plus niveau, vu le grand nombre de personnes décédées des suites de leur contamination. Les Etats-Unis totalisent 211 morts et quelque 30 000 cas d'infection tandis que l'Argentine en est à 137 morts. On recense également 33 morts au Chili, 15 en Uruguay, 7 en Colombie, 6 au Paraguay, 5 au Pérou, 4 en Equateur ainsi qu'au Brésil et 2 en Bolivie. Seuls le Venezuela, la Guyana, le Surinam et la Guyane française n'ont pas fait état de décès. Devant la flambée de l'épidémie, les ministres de la Santé de l'Argentine, le Brésil, la Bolivie, le Chili, le Paraguay et l'Uruguay se sont réunis à Buenos Aires pour décider d'une stratégie commune pour contrer la maladie. Les six ministres ont réclamé un accès au futur vaccin, exigeant qu'il ne soit pas réservé en priorité aux nations riches, aux Etats-Unis, à l'Europe ou l'Australie. En Europe, la situation n'est pas sans créer une véritable panique chez les populations, pourtant mieux loties et vivant dans de meilleures conditions sanitaires. La grippe a en effet provoqué la mort de 4 personnes en Espagne, faisant craindre la baisse de fréquentation touristique dans le pays. Plus au nord, en Finlande, l'on enregistre 8 nouveaux cas, portant à 111 le nombre de cas de contamination dans le pays. La Finlande a confirmé fin juin son premier cas de grippe A/ H1N1 sur le territoire national. Les autorités sanitaires précisent que la majorité des personnes actuellement atteintes de cette grippe ont contracté le virus au cours de voyages à l'étranger. Mais devant une éventuelle recrudescence entre août et octobre, une campagne de vaccination devrait toucher tous les habitants à l'automne prochain. Sur le continent noir, où le virus a déjà fait son intrusion, l'on recense plusieurs cas au Maghreb, en Egypte et en Afrique du Sud. Dans ce dernier pays, le virus H1N1 a progressé de façon fulgurante. En moins de 4 jours, il a infecté près d'une trentaine de personnes, passant de 75 cas lundi à 103 cas ce jeudi. En Asie, Hongkong annonce le décès, la semaine dernière, d'un homme de 42 ans qui était porteur à la fois du virus de la grippe A/H1N1 et d'un staphylocoque résistant aux antibiotiques. Les analyses devront déterminer la véritable cause du décès. Sur ce territoire chinois, il y aurait quelque 1.467 personnes atteintes du virus de la grippe porcine. En Océanie, les inquiétudes ne sont pas près de s'estomper. La ministre australienne de la santé affirme que 6 000 individus risquent de mourir des suites de leur contamination par le virus H1N1 au cas où le pays viendrait à manquer de médicaments. Dans ce vaste territoire peuplé de 20 millions d'habitants, l'on recense plus de 11 000 cas, soit 12% du total des cas confirmés dans le monde.