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L'Algérie doit devenir un acteur énergétique
Selon Mourad Preure, expert pétrolier international
Publié dans Le Temps d'Algérie le 18 - 07 - 2009

«L'Algérie devra devenir un acteur énergétique et ne plus se limiter à être juste une source». Tel est l'avis de Mourad Preure, expert pétrolier international. Il plaide pour «une fusion entre Sonatrach et Sonelgaz», permettant à l'Algérie de se positionner sur le marché européen.
Notre pays exporte 60 milliards m3 de gaz vers l'Europe, dont la moitié par gazoduc et l'autre sous forme de GNL. L'Europe représente 90% des débouchés du gaz algérien, ce qui signifie que c'est «notre marché naturel». «L'Algérie devra saisir l'avantage de la proximité pour se placer par rapport aux autres concurrents gaziers sur le marché européens», a-t-il estimé.
L'opportunité de proposer des prix compétitifs et un approvisionnement garanti devra être exploitée afin de permettre au pays de réaliser les meilleurs gains possibles. Face à ses concurrents, notre pays devra penser à se lancer dans des projets de partenariat au Moyen-Orient en vue de se préparer à la rude concurrence que pourront représenter des pays comme le Qatar d'ici les 20 prochaines années. La nouvelle politique gazière à travers laquelle il est question de sécuriser les approvisionnements, affiche une réorientation vers le Moyen-Orient.
L'UE veut porter ses approvisionnements du Qatar de 7,5 milliards m3 actuellement à 30 milliards m3 dans les années à venir. Selon le même expert, parallèlement à la croissance de la consommation européenne de gaz qui est la plus importante dans le monde, «les sources sont limitées» en raison du déclin des gisements de la mer du Nord. Les importations représentent actuellement 55% des besoins en gaz et cette dépendance gazière atteindra 70% en 2030. Actuellement, la Russie assure des besoins évalués à 25%. L'Algérie, quant à elle, représente un taux variant entre 11 et 12%. Cela signifie que l'Europe a besoin des sources gazières algérienne et russe.
Les contrats à court terme, un obstacle pour les investissements
Cependant, la sécurité des approvisionnements a été fragilisée par le changement de la politique européenne. En 1995, l'UE a lancé la directive gaz qui a instauré une logique de contrats de court terme dans le commerce du gaz alors qu'auparavant les importations étaient assurées à travers des contrats à long terme.
Ce qui veut dire, explique l'expert, que c'est le client final qui choisit son fournisseur, provoquant ainsi un dérèglement du marché. Les grands importateurs des pays européens n'avaient plus cette assurance de vendre le gaz et se sont retournés, de leur côté, vers les exportateurs pour leur signifier qu'ils risquent de ne pas trouver de clients au prix convenu entre les deux parties. Car, enchaînera Mourad Preure, «les contrats à long terme sont assortis de clauses obligeant l'acquéreur de prendre le volume convenu», ce qui permettait à l'Algérie de sécuriser et de rentabiliser ses investissements.
Ce changement des règles du jeu «pose problème», pense le spécialiste. «Les contrats à long terme offraient à l'Europe la possibilité d'investir en Algérie pour développer les gisements, construire des usines de liquéfaction ou construire le gazoduc». Pour le pays exportateur, lorsqu'il n'est pas sûr de commercialiser son gaz, il n'engage pas de nouveaux investissements pour développer des gisements ou construire des canalisations et usines de liquéfaction. Une situation paradoxale s'installe. L'Europe opte pour des contrats à court terme alors que les investissements sont à long terme.
De par ce choix, «l'Europe risque de se retrouver sans gaz d'ici 2030 et faire face à des difficultés d'approvisionnement», prévoit l'expert. Construire des partenariats solides avec des pays comme l'Algérie ou comme la Russie est ainsi recommandé. Et pas n'importe quel partenariat. Il faudra créer «des partenariats gagnant-gagnant», a-t-il recommandé. Les fournisseurs comme l'Algérie doivent pouvoir réaliser des gains sinon ils chercheront à vendre leur gaz à d'autres pays comme les Etats-Unis.
L'Algérie source sûre
L'Algérie, selon Mourad Preure, est un fournisseur sûr et n'a jamais eu de rupture d'approvisionnement, contrairement à la Russie, qui a connu des problèmes avec l'Ukraine. En janvier 2009, il y a eu une crise entre ces deux pays, engendrant une rupture d'une durée de 13 jours en termes d'approvisionnement de l'Europe.
La crise entre les deux pays n'est pas encore réglée. L'Algérie, en revanche, a continué à alimenter l'Europe même durant la période du terrorisme. Cet avantage devra exhorter les Européens à favoriser le développement du partenariat avec l'Algérie. Certes, la Russie a des ressources extrêmement importantes en gaz par rapport à l'Algérie, mais «nous sommes une source proche du marché européen» qui peut apporter des solutions à l'Europe, dans les prochaines années en termes d'approvisionnement.
Cela étant, pense l'expert, «notre pays devra tirer des avantages, car nous n'avons que 54 années en termes de durée de vie de réserves». Au niveau mondial, l'Algérie ne représente que 2,5% des réserves mondiales de gaz. Pour cette raison, a-t-il souhaité, «l'Algérie devra optimiser ses ressources en vue de les vendre dans les meilleures conditions possibles».
Fusion entre Sonatrach et Sonelgaz
L'expert préconise de s'introduire dans le marché européen à travers les groupes Sonatrach et Sonelgaz, appelés à se regrouper. L'Algérie doit pouvoir accéder à la production d'électricité en Europe, ce qui lui permettra de réaliser des gains. «Nous devons avoir des sociétés en Europe qui vendent du gaz directement au client final.
Il ne faut pas être simplement un fournisseur qui vend à partir des ports d'Arzew et de Skikda et subir les aléas des décisions de l'Union européenne», a-t-il recommandé. Or, l'Europe s'oppose à travers «des contraintes de souveraineté», fermant la porte aux acteurs algériens. Mourad Preure pense qu'«une fusion entre Sonatrach et Sonelgaz peut constituer une puissante compagnie qui vend de l'électricité. Cette fusion permettrait à l'Algérie de vendre au client final». Le fait de risquer des milliards de dollars pour construire des installations en Algérie devra être succédé par la possibilité de réaliser des bénéfices élevés au bout de la chaîne.
Le Qatar, un concurrent redoutable
Les réserves algériennes sont de l'ordre de 4500 milliards m3 alors que le Moyen-Orient recèle un potentiel de 73 000 milliards m3. Mais le gaz du Moyen-Orient, a remarqué l'expert, est loin des marchés européens. L'autre contrainte de cette région est l'instabilité qui règne au niveau de cette zone. La construction de gazoduc pour acheminer le gaz est impossible, du moins pour le court terme, a-t-il expliqué. Pour cette raison, le Qatar a opté pour les contrats à court terme pour exporter du GNL vers l'Europe.
Fortement doté de réserves de gaz, le Qatar pourra augmenter les volumes exportés pour atteindre les 30 milliards m3. Mais le coût sera élevé puisque le gaz sera transporté par les méthaniers. En termes de prix, «le gaz qatari sera moins compétitif que le gaz algérien», a-t-il fait remarquer. D'ailleurs, parmi toutes les sources de gaz exportés vers l'Europe, le gaz algérien est le plus compétitif, car c'est le plus proche. Mais d'ici 2030, l'Algérie devra s'inquiéter de la menace représentée par le gaz provenant du Moyen-Orient.
L'évolution technologique et l'augmentation de la capacité des méthaniers permettront de réduire le prix du gaz exporté vers l'Europe. Il faut donc se préparer en préservant «nos ressources pour défendre nos parts de marché en Europe», recommande Mourad Preure, pour qui «il faut considérer le gaz moyen-oriental comme une opportunité car l'Algérie a une solide expérience, notamment dans le domaine de la liquéfaction». L'option du partenariat est la mieux recommandée.


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