Animant un point de presse en marge de la session extraordinaire du Conseil national du FFS, le premier secrétaire du parti, Karim Tabbou, a plaidé hier pour une véritable union des forces démocratiques dans le cadre de nouvelles formes d'organisation loin du «mensonge, du calcul personnel et de la tentation de leadership». Partant de ce constat et d'une évaluation faite par le FFS de la situation avant et après les élections, Karim Tabou a indiqué que «notre appel est destiné à toutes les forces politiques et syndicales». Le constat du FFS est que, avant les élections, plusieurs forces ont, chacune à sa manière, rejeté le fait accompli alors qu'au lendemain du scrutin, et à travers la presse notamment, beaucoup de personnalités ont exprimé le vœu d'une union des forces démocratiques, devenue une nécessité. «Il faut envisager un débat sérieux», a estimé Tabbou qui refuse la simple « association de sigles.» Les conditions d'une telle union, reposent selon lui, sur des actions communes dans le cadre, d'un contrat politique avec «des acteurs représentatifs dont les objectifs et les stratégies sont compatibles avec nos buts et notre conception de l'éthique et de l'action politique», a-t-il déclaré dans son allocution d'ouverture des travaux du conseil tout en rappelant le combat du plus vieux parti de l'opposition «pour un changement radical, pacifique et démocratique.» Interrogé sur les déclarations du général français Buchwalter à propos de l'assassinat des moines de Tibhirine, le premier secrétaire du FFS a plutôt insisté sur «la connaissance de la vérité sur tout ce qui s'est passé depuis 1991» et la nécessité «de rendre justice par la suite». Tout en déclarant que «ce qui s'est passé à Tibéhirine est indissociable de la tragédie nationale», le conférencier mettra dans le même sac l'assassinat de l'avocat Ali Mécili, l'affaire Khalifa, l'affaire de l'airbus d'Air France détourné entre autres. Répondant à une question sur l'aménagement du week-end, Tabbou dira : «ça, c'est du vrai théâtre japonais», allusion faite aux récentes déclarations de Yazid Zerhouni, car pour lui, cela intervient «en réponse à une demande des milieux des affaires qui peuvent s'arranger tout. Quant aux souffrances des algériens, elles demeurent les mêmes». C'est un faux débat selon Tabbou, «une diversion». S'agissant du redéploiement du parti, le conférencier a fait savoir que le FFS planchera, dès septembre prochain, sur la mise en place de ses fédérations sur l'ensemble du territoire national, précisant que l'installation de ces nouvelles structures auront à leur tête des responsables élus. Ceci conformément aux décisions prises lors du 4e congrès, qui avait procédé à la mise à jour des structures du parti. «D'ici décembre, toutes les instances du parti seront mises en place» a-t-il annoncé. Il a déclaré en outre que «l'évaluation des fonctionnements et dysfonctionnements» au sein du parti a été faite durant le même congrès qui a abouti à une série de mesures dont celle de la création de fédérations et l'organisation du parti. M. Tabbou a souligné dans ce sens que le FFS s'était lancé dans un processus de «ré-encadrement et de rajeunissement» de ses instances, rappelant «l'adhésion de plus de 1000 étudiants», qui suivent actuellement une formation politique. En outre; il a mis l'accent sur la nécessité de trouver des mécanismes pour impliquer l'élément féminin dans la politique reconnaissant que «les islamistes ont été dans ce sens plus mobilisateurs».