Après la suppression du transfert libre du fait de son aspect usité, les opérateurs seront contraints de recourir à la nouvelle pratique du crédit documentaire qui offre, selon des experts, sécurité et protection des opérations et des transactions financières. Qu'en est-il de cette nouvelle pratique en Algérie, promulguée par la loi de finances complémentaire soumise à l'Assemblée populaire nationale (APN) et quelles en sont les fondements ? Certains estiment «qu'elle s'inscrit dans une logique tendant à diminuer les importations et, par voie de conséquences, la facture liée à cette activité». Par ailleurs, indiquent d'autres opérateurs, «la mise en place du crédit documentaire fait suite à la suppression de la pratique des transferts libres» qui, ajoutent-ils «sont des usages bancaires usités et non reconnus par les institutions financières à travers le monde». Parmi ces opérateurs, certains estiment que «cette nouvelle disposition est la conséquence de surliquidités enregistrées en Algérie». Pour les profanes, il convient de rappeler que le crédit documentaire est une technique de paiement par laquelle une banque s'engage de manière irrévocable à la demande, et conformément aux instructions d'un acheteur, à opérer ou faire opérer un règlement au profit d'un vendeur (le bénéficiaire du crédit), jusqu'à concurrence d'un montant spécifié, ceci dans un délai déterminé et sur présentation de documents requis par l'acheteur. Ces documents représentent la marchandise ou la prestation de services convenue entre l'acheteur et le vendeur. Ce sont généralement des factures, des listes de colisage, des documents douaniers, des certificats d'origine, des documents de transports et des documents d'assurance. L'autonomie consacrée à cette pratique est un principe inhérent au contrat commercial conclu entre le bénéficiaire et le donneur d'ordre du crédit et auquel les banques sont entièrement étrangères. Les banques, quant à elles, sont soumises à une analyse concernant la conformité des documents par rapport aux termes et conditions du crédit et n'assument aucun engagement ni responsabilité quant aux marchandises ou prestations de services objets du contrat. Le crédit documentaire est, d'une certaine façon, un instrument de sécurisation privilégié pour les uns et constitue un véritable cauchemar pour les autres. Certains spécialistes affirment que le crédit documentaire est d'une efficacité redoutable, sous réserve, toutefois, d'en connaître les subtilités. Pour les exportateurs, c'est un excellent moyen de parer aux risques de non-paiement. Les acheteurs, quant à eux, requièrent la mise en place de couvertures en leur faveur. Il faut savoir que cette pratique engage les deux banques à connaître celle contactée par l'exportateur et le fournisseur. Ces règles ont été promulguées par la loi de finances dans un souci d'uniformisation et d'universalisation des pratiques bancaires actuellement appliquées en Algérie lesquelles seront en conformité avec les standards internationaux.