Les opérateurs économiques ont eu la surprise, hier, d'apprendre que seul le crédit documentaire est autorisé comme moyen de payement des opérations d'importation. Celles effectuées par le moyen des autres instruments de payement ne sont plus autorisées, ont signifié les banquiers aux nombreux clients, surpris d'apprendre cette nouvelle mesure prise dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009. En guise d'explication, les banquiers, étonnés d'apprendre cette nouvelle disposition par voie de presse, se sont contentés de conseiller à leurs clients de lire la loi de finances complémentaire, promulguée par ordonnance. Ainsi, depuis le 31 juillet, les banques sont appelées à mettre en œuvre «strictement et dans l'immédiat» la disposition énoncée dans la loi de finances complémentaire 2009. Une correspondance a été adressée aux banques par l'Association des banques et établissements financiers (Abef) pour signifier aux banques que toutes les opérations opérées à partir du 31 juillet doivent s'effectuer uniquement par crédit documentaire. Utilisant le transfert libre comme moyen de payement pour les opérations d'importation, les opérateurs ont eu la surprise d'apprendre que «le paiement des importations s'effectue obligatoirement au moyen du seul crédit documentaire», conformément à l'article 69 de la loi de finances complémentaire 2009. Aucun délai n'a été accordé aux opérateurs pour se conformer à la nouvelle disposition. Au vu des lenteurs qu'accusent les procédures pour le crédit documentaire, des entreprises risquent de connaître des retards pour réceptionner leurs marchandises. Pénalisées par la nouvelle disposition, des opérateurs économiques ont souhaité que l'importation des matières premières destinées à la transformation ne soit pas soumise au même régime. Auparavant, elles disposaient d'un délai, qui s'étend jusqu'à 90 jours, pour payer leurs fournisseurs. Or l'article 68 de la loi de finances complémentaire 2009 indique que «l'accomplissement de la formalité de domiciliation bancaire des opérations d'importation doit être préalable à la réalisation de celles-ci, à leur règlement financier ainsi qu'à leur dédouanement». L'autre contrainte relevée est liée aux frais de ce type de payement puisque les banques algériennes demandent des provisions considérables pour accepter d'ouvrir un crédit documentaire (ces provisions sont parfois égales au montant de la lettre de crédit). Cependant, «les opérateurs algériens ne disposent pas d'une importante trésorerie pour faire face à cette nouvelle situation», a fait remarquer, hier, la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa). Cette dernière a été très sollicitée par les opérateurs économiques membres pour faire appel au gouvernement en vu d'exempter l'importation des matières premières du champ d'application de la nouvelle disposition. Selon eux, il serait compréhensible que l'importation des équipements destinés à la revente soit soumise à de nouvelles restrictions.