Si au plan organisationnel, juridique et institutionnel, l'Algérie s'est dotée d'une démarche claire et cohérente pour assurer les missions de contrôle de la qualité et de répression des fraudes, qu'en est-il dans la pratique ? Au préalable, il faut rappeler que la loi N° 89-02 du 7 février 1989, renforcée par plus de 70 textes d'application a en principe tout prévu pour la protection du consommateur, allant jusqu'à prévoir des mesures d'encouragement à la création d'associations de consommateurs. Pour savoir donc comment s'opère le contrôle de la qualité sur le terrain, nous nous sommes rapprochés de la Direction de la concurrence et des prix, sise à El Biar, qui dépend du ministère du Commerce et qui est en même temps représentée à l'exécutif de la wilaya d'Alger. Cette structure opère quotidiennement des contrôles inopinés des commerces à travers tout le territoire de la wilaya, surtout en période estivale. Pour ce faire, elle emploie 160 agents contrôleurs. Tous les produits, notamment alimentaires, sont passés au peigne fin. Ainsi, et uniquement pour le mois de juillet, les contrôleurs ont fait 10 665 interventions qui ont abouti aux résultats suivants : 2729 poursuites judiciaires et 109 propositions de fermeture de locaux commerciaux à la wilaya. Les fermetures sont préconisées soit pour manque d'hygiène, soit pour défaut de registre du commerce. Durant la même période, il y a eu saisie suivie de destruction de 954 kg de viande avariée d'une valeur de 72 815 da. Il y a eu également des saisies non quantifiées suivies de réorientation vers un centre d'intérêt collectif, comme par exemple les maisons de vieillesse ; quelquefois, le produit est reconnu sain, mais n'est pas présenté conformément à la loi, c'est-à-dire non étiqueté, ou encore sans cachet du vétérinaire. Enfin, on nous a signalé que la moitié du personnel est en congé actuellement, mais que l'ensemble des personnels seront présents lors du Ramadhan, mois durant lequel les contrôles seront intensifiés.