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Un métier à la peau dure
Colporteur d'eau douce à Oran
Publié dans Le Temps d'Algérie le 08 - 08 - 2009

La mise en service partielle du projet de transfert d'eau à partir du barrage du Cheliff vers le couloir MAO (Mostaganem-Arzew-Oran) marque l'évènement à Oran où les regards se tournent, interrogateurs, vers le métier controversé de colporteur d'eau douce, une bien curieuse survivance de temps plus difficiles.
Avec ce projet structurant, les foyers oranais vont recevoir quelque 110 millions de m3 d'eau par an, soit, pour se faire une idée de son importance, environ six mois de consommation pour une grande métropole comme Alger. Pour leurs besoins en eau potable, de nombreux foyers oranais disposaient déjà de l'eau courante à profusion mais continuent encore aujourd'hui, au mépris du bon sens, de s'approvisionner auprès des colporteurs d'eau.
Un camion-citerne stationné dans une ruelle et son conducteur s'affairant, l'échine courbée, à remplir des jerrycans de 5, 10 ou 20 litres, disposés à la queue leu leu : voilà une scène, familière depuis des décennies, qui donne une image peu reluisante de beaucoup de quartiers de la capitale de l'Ouest et de sa périphérie. Des revendeurs d'eau de source exercent même dans des locaux commerciaux dans certaines cités, y compris au cœur de la ville.
Des quartiers, alimentés pourtant en permanence en eau courante, à quelques rares exceptions près dues aux aléas d'ordre technique, comme en cas de panne de la pompe électrique ou d'éclatement de conduite notamment, recourent eux aussi aux colporteurs.
Si la présence de ces derniers pouvait s'expliquer par le passé, c'est-à-dire à une époque où le précieux liquide se distinguait par sa rareté ou par son goût saumâtre, aujourd'hui leur présence en force suscite, en revanche, nombre d'interrogations tant la situation s'est nettement améliorée dans le domaine des approvisionnements en eau potable. Nombre d'habitants justifient le recours au colporteur par le fait que l'eau qu'il propose reste «très douce», alors que d'autres expliquent qu'ils ont juste pris l'habitude de l'acheter «dehors».
Des ménagères affirment réserver l'eau de robinet uniquement à la vaisselle, la lessive et la douche, préférant utiliser l'eau douce achetée au prix fort pour la consommation ou pour la préparation des repas. «Vous n'avez qu'à apprécier le goût de votre café quand il est préparé avec de l'eau douce», argumentent-elles.
Quand les eaux inspirent enfin confiance,il y en a pourtant qui ne craignent pas de boire l'eau de robinet, rassurés en cela par les déclarations de bonnes intentions affichées par les opérateurs, visiblement plus respectueux des exigences de qualité. Ceci s'est déjà traduit par des travaux de rénovation du réseau d'alimentation en eau potable et de contrôle régulier de la qualité de l'eau distribuée.
Retour aux colporteurs d'eau. Si par le passé leur clientèle assoiffée était motivée par l'aspect quantitatif, dû essentiellement à de fréquentes et intempestives coupures d'eau, aujourd'hui c'est plutôt avec une «confiance tranquille» qu'on les sollicite.
Cette assurance est, en vérité, confortée par la règlementation stricte que sont tenus d'observer les revendeurs d'eau potable, principalement sur le plan de l'hygiène pour prévenir toute maladie à transmission hydrique. Les mesures en question sont définies par un décret exécutif de juillet 2008 fixant les conditions d'approvisionnement en eau destinée à la consommation humaine par citernes mobiles.
Parmi ces conditions qui ont pour objectif d'assurer la protection du consommateur, seuls les revendeurs munis d'une autorisation délivrée par l'administration compétente de la wilaya ont le droit d'exercer cette activité.
La réglementation précise également que les citernes mobiles utilisées pour l'exercice de l'activité doivent, entre autres, disposer d'un revêtement intérieur inoxydable et être équipées d'un clapet anti-retour pour prévenir tout risque de contamination lors de leur remplissage ou de leur vidange.
La législation prévoit en outre des sanctions à l'encontre des contrevenants qui peuvent être frappés d'une suspension temporaire de l'autorisation jusqu'à leur mise en conformité dûment constatée par les services compétents, ou d'un retrait définitif en cas de récidive.
Ils sont 200 colporteurs légaux
Au niveau de la seule commune d'Oran, au moins deux cents colporteurs sont enregistrés pour œuvrer dans un cadre légal.
Selon le responsable du bureau d'hygiène communal, aucune infraction majeure n'a été relevée depuis la mise en application du nouveau décret qui a permis, a-t-il souligné, de consolider la prévention des maladies à transmission hydrique.
Dans ce contexte, a-t-il précisé à l'APS, l'eau distribuée par les intéressés est régulièrement contrôlée au même titre que les puits de prélèvement tels ceux situés à haï Bouamama (ex-Coca), à la sortie sud-ouest de la ville où la grande majorité d'entre eux s'approvisionnent.
Réputée pour sa douceur, l'eau de haï Bouamama, quartier appelé aussi El Hassi en référence à ses puits, est prisée par les habitants mais également par de nombreux établissements commerciaux, les cafés notamment qui la réclament pour fidéliser leurs clients.
La diversification des ressources hydriques, à travers les stations de dessalement telle celle de Kahrama (Arzew) qui a dernièrement célébré le 100 millionième m3 d'eau livrée, a donné grande satisfaction aux Oranais.
La wilaya aspire aussi à gagner définitivement la «bataille de l'eau» avec d'autres réalisations comme le couloir d'adduction MAO ou la méga station de dessalement d'eau de mer de Mers El Hadjadj, lesquelles la mettront dans une situation excédentaire par rapport à ses besoins, évalués à 350 000 m3/jour.
En attendant, les colporteurs, eux, ne semblent guère inquiétés par le progrès industriel car convaincus que «rien ne vaut la douceur d'une eau de source naturelle et la bonne saveur du café que l'on prépare avec». Comme quoi, le progrès n'est pas près de sonner le glas de certaines vieilles habitudes qui manifestement ont la peau dure.


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