C'est loin d'être la blague de l'été, le président Obama reçoit une trentaine de lettres de menaces par jour. Ainsi, le taux d'intimidations aurait augmenté de 400% depuis son arrivée au pouvoir ! Beaucoup plus que W. Bush, qui, lui, n'a reçu que 3000 menaces l'an dernier, soit moins de neuf par jour. Mais cela ne semble pas inquiéter outre mesure l'actuel président US. Lorsque ses services lui ont annoncé en octobre 2008 qu'une tentative d'assassinat contre sa personne a été déjouée, le sage Obama a répondu : «Je pense que ce qui était frappant dans cette campagne est la marginalisation de ces groupes haineux.» Se remettant petit à petit de son malaise et s'apprêtant à devenir grand-père, le président Sarkozy prend-t-il avec autant de légèreté la nouvelle menace de mort qui est venue quelque peu lui gâcher ses paisibles vacances dans le sud-est de la France ? Il semblerait que l'enveloppe contenant une «grosse» cartouche de fusil de chasse, postée à Béziers, ne l'empêche pas de dormir. Il s'offre même de grosses bouffées d'oxygène en compagnie de ses gardes du corps. Il faut dire que ce n'est pas la première fois qu'il reçoit ce genre de menaces de mort de la part de l'insaisissable «cellule des combattants 34». Le fait que les expéditeurs soient un peu plus précis quant à leurs priorités, selon le top ten des personnalités visées parmi le clan Sarkozy, cela va-t-il compliquer ou plutôt simplifier le travail des enquêteurs ? Dans l'enveloppe, libellée au nom du président de tous les Français, il est fait mention du clan du roi qui «va disparaître de la surface de la terre». Les «combattants 34» tiendraient spécialement en joute le «prince Jean», trois sénateurs, quatre députés, un ministre et un juge. La liste est longue. Même Christine Albanel, l'ancienne ministre de la Culture qui a été remerciée sans roses, fait partie des cibles privilégiées. Son remplaçant, l'ex-directeur de la villa Médicis à Rome, est cité parmi les politiques à abattre. Frédéric Mitterrand payera-t-il de sa peau son ralliement à la droite libérale, incarnée par la présidence Sarkozy ? Ce questionnement peut tenir un peu plus la route s'il n'y avait que les «transfuges» de la gauche, malmenée par ses propres déchirures internes et la politique d'ouverture pratiquée par le patron de l'Elysée, qui ont été destinataires de lettres de différents formats et de balles de différents calibres. Mais voilà que Philippe de Villiers, le président du mouvement pour la France, vient de recevoir une pareille lettre de menace et une balle de neuf millimètres. Ce n'est pas un pur hasard, l'homme qui ne veut pas de la Turquie dans l'Europe a accepté tout récemment l'alliance avec l'UMP que lui a proposée Nicolas Sarkozy. Il est plus efficace de faire valoir la position du MPF de l'intérieur qu'à partir des bancs de l'opposition. Surtout que de Villiers s'est découvert de véritables affinités politiques avec le locataire du 55, rue du faubourg Saint-Honoré. Juste une dernière question : pourquoi Christian Estori, ministre de l'Industrie et maire de Nice, a reçu, lui, une carte postale… de menaces ? Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir