L'arnaque via le Net, procédé relevant du fléau de la cybercriminalité et ayant causé des ravages en Algérie, est en passe de s'estomper progressivement, nous confie un responsable de la cellule de communication du commandement national de Gendarmerie. Ceci pour la simple et bonne raison que les adeptes sans foi ni loi de ce type d'escroquerie se comptent parmi les ressortissants africains en séjour régulier ou clandestins en Algérie viennent tout juste de mettre sur pied un nouveau mode opératoire visant, selon la même source, à berner les proies ciblées, extorquer leur argent et s'évaporer par la suite dans la nature. Il est question à travers ce stratagème diabolique, non pas de contacter sa cible par le biais de l'Internet, mais de la rendre destinataire d'un courrier postal souvent portant les mentions «urgent» et «confidentiel» envoyé directement à son adresse personnelle. La majorité des algériens savent pertinemment en outre que sont vraiment rares ceux parmi ces ressortissants africains qui inspirent confiance ! Le propos ne relève guère de la xénophobie, loin s'en faut, cependant il semble urgent de tirer la sonnette d'alarme au sujet de ces pratiques d'arnaque à grande échelle où «excellent» les migrants africains de passage pour une parenthèse de temps dans les principales villes du pays, notamment Alger, Annaba et Oran, Tizi Ouzou, Bouira, Mostaghanem, Tipaza et Blida notamment.
Des lettres mensongères au contenu virtuel pour suborner les algériens Le contenu de la lettre relevant en un mot comme en mille d'une tentative de supercherie caractérisée traduit l'idée selon laquelle son auteur serait le descendant ou même la femme d'un homme puissant dans le régime de l'un des pays africains et qui vient tout juste de faire les frais d'un assassinat en raison d'un supposé mouvement de troubles auquel est livré le pays en question. Bien sûr, une telle histoire n'a absolument rien de vrai et relève de l'imagination pure des filous africains, présents pour un temps dans les principales villes algériennes en attendant la consécration de leur objectif qui n'est autre que de transiter vers l'Europe. L'auteur de cette lettre fait part aussi que son supposé père assassiné a laissé derrière lui une fortune se chiffrant à des millions d'euros ou de dollars. Aussi, il est dit dans la même correspondance que la totalité de cet argent est déposée dans une banque implantée dans le pays d'origine, également censé être soumis à un rude conflit. De là, et pour débloquer cet argent, l'auteur de la correspondance préconise qu'il faudrait d'abord s'acquitter au préalable de quelques frais pouvant atteindre au minimum 1 million de dinars algériens (100 millions de centimes). Et c'est justement cette somme qui est sollicitée auprès du réceptionniste de la correspondance dont le profil correspond généralement à celui de personnes richissimes (entrepreneurs, commerçants, gérant d'entité industrielle, etc.). Une fois la somme demandée remise à l'auteur de la correspondance, ce dernier se montre alors sous son vrai visage qui est celle d'un vulgaire arnaqueur qui tire profit de la faible nature d'une catégorie bien naïve d'Algériens acquis à l'idée d'accumuler leurs gains sans fournir le moindre effort en parallèle. Ces mêmes algériens à l'esprit crédule à qui il arrive de croire à tort que la fortune peut aussi tomber du ciel pour chuter droit à l'intérieur de leurs tirelires. Les plaintes «pleuvent» sur la brigade de la Gendarmerie Dans un rapport qui nous a été transmis hier par la cellule de communication relevant du commandement nationale de la Gendarmerie, il est fait état de cas d'escroquerie par le biais d'une correspondance postale. Le document met l'accent d'emblée sur l'ampleur qu'a pris ce fléau d'escroquerie pratiqué par les ressortissants africains, notamment durant les deux dernières années. «Nombreux sont les algériens qui ont été victimes d'arnaques de la part d'immigrés africains présents en Algérie dans un cadre légal ou illégal depuis 2007 à ce jour» a-t-on notifié dans le même document sans pour autant communiquer le moindre chiffre. Néanmoins et sans verser dans des données statistiques, la cellule de communication a faire part de cas véridiques d'escroquerie, sans doute pour mieux illustrer la tendance grave de ce phénomène criminel et ses conséquences néfastes sur l'esprit collectif. Ainsi, la première affaire communiquée par la Gendarmerie a trait à cette personne résidant à Raïs-Hamidou qui reçoit une correspondance de la part d'une ressortissante africaine prétendant résider en Grande-Bretagne en tant que réfugiée. L'auteure de la lettre sollicite une assistance pour pouvoir transférer une importante somme d'argent en euros de son pays d'origine (que la Gendarmerie ne citera pas dans le rapport) vers l'Algérie en vue du lancement d'un projet d'investissement dans un domaine lucratif. La dame qui sollicite comme assistance une somme de 13 millions de centimes prétend aussi qu'elle est mère de deux enfants dont l'un est employé au niveau de la chancellerie diplomatique représentant son pays en Algérie, auprès duquel il est demandé de remettre la somme citée plus haut. Le destinataire de la lettre s'est exécuté, puisque le rapport de la Gendarmerie souligne qu'il a remis la somme de 13 millions de centimes à la personne indiquée. Il est même parvenu à entrer en contact avec ses arnaqueurs, et ce n'est qu'une fois que ces derniers lui ont demandé une autre somme qu'il s'est rendu compte qu'il avait affaire à une bande d'escrocs. Il s'empresse dès lors d'alerter les services de la gendarmerie de Raïs-Hamidou qui ont procédé aussitôt à l'arrestation du ressortissant africain supposé être employé auprès d'une ambassade et son placement sous mandat de dépôt. Un fléau qui se généralise D'autres affaires similaires ont été traitées par les éléments de la Gendarmerie d'El-Achour, sur les hauteurs d'Alger, et ceux d'une autre compagnie implantée à Tipaza où les gendarmes ont sauvé de justesse un citoyen algérien qui était sur le point de faire les frais d'une tentative d'arnaque visant à lui soustraire la somme de 64 millions de centimes. Une autre plainte pour tentative d'escroquerie a également a été traitée par les gendarmes de Mostaganem où le gérant d'une entreprise privée a été contacté par voie postale par des arnaqueurs africains qui se font passer pour des réfugiés politiques basés en Grande- Bretagne en possession de la somme de 12 millions de dollars US qu'ils voudraient transférer en Algérie pour les besoin d'un projet d'investissement. Même rengaine : pour pouvoir transférer cet argent en Algérie, les auteurs de la correspondance demandent au préalable un montant de plusieurs millions de centimes. L'enquête menée par le Gendarmerie a démontré qu'il s'agit ni plus ni moins que d'un réseau d'escrocs composé de ressortissants africains. Le Temps d'Algérie a réussi à obtenir un exemplaire de ces lettres qui augurent d'une escroquerie certaine écrite par un certain Symond Morgan Smith qui dit être originaire du Zimbabwe, en possession de la somme de 61 millions d'euros. En tout cas et ce qui est certain, c'est que ce nouveau mode opératoire mis sur pied par les ressortissants africains pour réussir leurs entreprises d'arnaque tend à se généraliser dans les principales villes algériennes.