Au premier semestre 2009, les services de la gendarmerie ont pu arrêter pas moins de 3593 personnes dans le cadre de l'immigration clandestine et 111 opérant dans le crime organisé. Des spécialistes de l'escroquerie dite à «l'africaine», via le Net, ont fait leur apparition en Algérie ces dernières années. L'astuce consiste à se faire passer pour un fils de diplomate, d'une richissime personnalité africaine dans l'incapacité de se déplacer et promettait à ses victimes de toucher des commissions conséquentes sur des transferts d'argent en envoyant un courrier par la poste tout simplement. Mais pour ça, les Africains comptaient surtout sur leurs complices locaux, qui fournissaient les coordonnées et tous les renseignements nécessaires concernant les potentielles victimes. Les affaires d'arnaque de type africain, rendues possibles grâce à la connivence des Algériens, ont touché plusieurs villes du pays, notamment Alger, Tipasa, Aïn Témouchent, Blida, Guelma, Tizi Ouzou, Bouira, Mostaganem, Biskra pour ne citer que celles-là qui illustrent bien cette tendance à la prolifération du phénomène d'arnaque et d'autres formes de crime organisé en Algérie. Force aussi est de constater que durant le seul premier semestre 2009, les services de la gendarmerie ont pu arrêter pas moins de 3593 personnes dans le cadre de l'immigration clandestine. Les poursuites judiciaires se sont soldées par la reconduite définitive aux frontières de 2669 personnes parmi les individus arrêtés, 276 ont été mis sous contrôle judiciaire, tandis que 789 ont été mis en garde à vue et 119 ont bénéficié de la liberté provisoire. A ceux-là, s'ajoutent 111 autres migrants clandestins arrêtés par différentes unités de la Gendarmerie nationale. Ces derniers sont impliqués dans les affaires liées au crime organisé. Ainsi, 32 opéraient dans la contrebande, 62 dans le trafic tous azimuts et 17 dans le trafic de drogue. Par ailleurs, voici deux exemples d'arnaque caractérisée et éloquente ayant eu lieu respectivement à Raïs Hamidou et El Achour, quartiers périphériques d'Alger. Dans ces deux affaires, l'arnaqueur a usité le courrier postal ou le procédé classique. La première cible est une victime qui a reçu un pli postal dont l'expéditrice n'est autre qu'une dame africaine prétendant résider en Angleterre en situation de réfugiée. Celle-ci avait demandé de l'aide pour pouvoir transférer des capitaux depuis un pays africain vers l'Algérie pour y réaliser un investissement. Cependant, notre honorable dame qui semble être en situation d'urgence voudrait bien recevoir, tout de suite, une somme de 13 millions de centimes qui devrait être remise à ses deux enfants qui faisaient, pour l'instant, le pied de grue devant une ambassade africaine à Alger. Cette somme devrait faciliter l'obtention, par ses rejetons, d'une somme assez conséquente des services de la même ambassade. Pour prouver le bien-fondé de leurs démarches, on a exhibé un symbole diplomatique et un reçu en euros. Cependant, l'arnaque ne s'arrête pas en si bon chemin, puisque, après avoir reçu la première somme de 13 millions de centimes, ils n'ont pas hésité à solliciter un autre «prêt». Cette fois, le prétexte était la nécessité de rencontrer une femme employée à l'ambassade en question. Cette histoire a failli marcher si n'était un petit incident qui a mis la puce à l'oreille de la victime. Alors que l'un des «fils» de la dame s'est, soi-disant, déplacé à une certaine ambassade africaine, la victime chez qui l'autre hôte est resté, reçoit un coup de fil lui suggérant l'impérieuse nécessité de la présence du deuxième fils à l'ambassade. C'est à cet instant que la victime s'est rendu compte de l'arnaque montée à son insu. Alertés par la victime, les gendarmes de la brigade locale sus-indiquée sont intervenus, écrouant l'escroc à la maison d'arrêt d'El Harrach. La deuxième affaire a eu pour théâtre la localité d'El Achour. Elle a débuté quand la personne intéressée trouva une lettre anonyme dans sa boîte aux lettres. Elle est expédiée par une Africaine prétendant être l'épouse d'un militaire au grade de général, lequel, toutefois, avait des problème politiques dans son pays. Bien entendu, cette dernière a hérité d'une fortune colossale à tel point qu'elle ne pouvait en déterminer le montant exact pour des raisons sécuritaires. Etant donné qu'elle a reçu des menaces, elle s'est réfugiée en Angleterre. Néanmoins, cette héritière attitrée voudrait investir en Algérie. Dans la foulée de son cirque, cette dernière a avoué qu'elle a opté pour l'Algérie parce que c'est un pays musulman, mais aussi que sa fortune, qu'elle souhaitait, toutefois, récupérer, se trouve cachée dans un pays africain. Autre affaire, le 20 avril dernier, la gendarmerie de Mostaganem est alertée par le P-DG d'une entreprise privée de production et de commercialisation des viandes. Ce dernier a reçu une lettre anonyme adressée depuis Bab Ezzouar. L'expéditrice prétendait posséder une fortune évaluée à 12 millions de dollars mise dans les banques anglaises, une somme qu'elle voulait investir en Algérie avec l'aide du P-DG. La même rengaine se répète à satiété dans laquelle les «naïfs» algériens se laissent prendre, alléchés qu'ils étaient par un gain facile, comme si des gens, qui se disent riches comme Crésus, n'auraient pas d'autres moyens de faire fructifier leur avoir que de passer par d'anonymes personnes, qui plus est par courrier postal. Un vrai cirque!