Meetings de masse, conseils tribaux, tractations de couloir controversées, bakchichs, voire messages sur twitter ou facebook : les candidats à l'élection présidentielle du 20 août se révèlent prêts à tout pour prendre les rênes de l'Afghanistan. Atteindre les électeurs n'est pas chose facile dans un pays ravagé par plus de 30 ans de guerre, en partie ensanglanté par la rébellion, à 80% rural et aux deux tiers illettré. Sur les troncs d'arbres, les murs des villes et les maisons en terre séchée de la campagne, il s'est pourtant constellé ces derniers mois des affiches des 41 candidats à la deuxième élection présidentielle de son histoire. Tandis qu'Abdullah trace la route et Karzaï fomente son prochain coup de poker politique, d'autres candidats investissent le cyberespace, via facebook ou twitter, comme l'ancien ministre des Finances, Ashraf Ghani, qui s'est inspiré de la tactique du président américain Barack Obama. Mais cette stratégie laisse sceptique dans un pays où 70% de la population ne sait pas lire, une majorité n'a pas l'électricité et moins de 2% aurait accès à l'internet. Les principaux candidats s'appuient donc beaucoup sur une campagne orale, par la télévision et la radio, de nombreuses chaînes et stations étant apparues ces huit dernières années.