Les recherches s'intensifient pour retrouver l'Arctic Sea, un cargo battant pavillon maltais composé d'un équipage de 15 marins russes. Disparu depuis le 28 juillet dernier alors qu'il venait de traverser la Manche, il est signalé vendredi au large du Cap-Vert. Au même moment, une rançon est demandée en Finlande à son armateur, preuve évidente que le bateau est effectivement sous le contrôle de pirates comme l'avaient souligné auparavant des experts en sécurité maritime et des responsables gouvernementaux européens qui s'inquiétaient de sa disparition dans l'une des voies de navigation les mieux sécurisées au monde. La Russie, inquiète du sort de ses 15 ressortissants, a engagé les gros moyens pour retrouver l'Arctic Sea, et une unité de sa marine de guerre serait même partie à la poursuite du navire marchand après qu'il eut été signalé au large du Cap-vert. Moscou et l'Otan coordonnent leurs efforts dans ces recherches. «Toutes les informations, qui sont complètes et très vraisemblablement objectives, sont instantanément envoyées au quartier général de la marine russe» depuis le siège de l'Otan à Bruxelles, a affirmé l'ambassadeur russe auprès de l'Alliance, Dmitri Rogozine, cité par l'agence RIA Novosti. A Helsinki, le Bureau national d'enquêtes de la police finlandaise, qui a révélé la demande de rançon transmise à l'armateur finlandais de l'Arctic Sea, «coordonne et centralise les investigations» et tient «en permanence informés plus de vingt pays», selon l'un de ses responsables, Jan Nyholm. D'après le Financial Times Deutschland, le montant de la rançon demandée à Solchart serait de 1,5 million de dollars. Le cargo qui a été attaqué à deux reprises, en mer Baltique la nuit de son départ, selon la police suédoise, et «au large du Portugal», selon la Commission européenne, continue de défrayer la chronique. Les experts et autres analystes échafaudent toutes sortes d'hypothèses autour de sa disparition. On a évoqué tour à tour un chargement de drogue, d'armes ou un contentieux commercial qui aurait mal tourné. L'hypothèse la plus invraisemblable est venue de Finlande même d'où est parti le navire le 23 juillet : une rumeur a fait état hier d'un chargement secret de matières radioactives. L'Autorité finlandaise de sécurité nucléaire (Stuk) a formellement démenti cette rumeur, expliquant qu'un pompier «imbécile», ne connaissant rien aux radiations, a eu l'idée de mesurer la radioactivité alors que le navire était à quai à Pietarsaari. Le directeur général de la Stuk a affirmé qu'après analyse des résultats, il n'a rien été trouvé de suspect. «Ce n'était qu'un simple navire avec un chargement de bois», a-t-il assuré.