Au moment où la police suédoise distillait au compte-gouttes de précieuses informations sur l'attaque de l'Arctic Sea dans ses eaux territoriales, le ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov, a annoncé hier que le cargo a été retrouvé, dimanche à 21h Gmt, à 300 milles au large du Cap-Vert. Selon le ministre russe, les 15 membres de l'équipage ont été transférés sur l'escorteur Ladny, un bâtiment de la marine de guerre russe. Les marins, qui sont sains et saufs, ont été interrogés sur la mystérieuse disparition de leur bateau. «Dans les prochaines heures, nous pourrons parler plus en détail de ce qui leur est arrivé, pourquoi nous avons perdu le contact avec eux, pourquoi ils ont changé d'itinéraire», a indiqué M. Serdioukov. Attaqué à deux reprises, la première fois en Baltique, la seconde au large du Portugal, l'Arctic Sea qui devait livrer une cargaison de bois au port de Béjaïa a rompu tout contact à partir du 31 juillet. Inquiètes du sort des 15 membres d'équipage, tous de nationalité russe, les plus hautes autorités de Russie ont décidé d'employer les grands moyens pour retrouver l'Arctic Sea. Le cargo est signalé vendredi au large de l'archipel du Cap-Vert. Des rumeurs ont circulé sur la nature de sa cargaison, les unes évoquant la drogue, les autres suggérant un chargement de matières radioactives. Dans le même temps, son armateur, le finlandais Solchart, confirme avoir reçu une demande de rançon pour sa libération. La police suédoise a indiqué hier qu'elle disposait, depuis fin juillet, de photos de membres de l'équipage de l'Arctic Sea blessés lors de l'attaque subie le 24 juillet au sud de la Suède. «Nous avons reçu des photos envoyées par l'équipage par e-mail montrant des blessés», a déclaré la porte-parole de la police criminelle suédoise Linda Widmark, précisant que l'envoi datait de «fin juillet». «Nous avons eu des échanges par e-mail avec le capitaine du bateau fin juillet, mais nous n'avons plus eu aucun contact depuis le 31 juillet», a-t-elle précisé. La police suédoise avait déclaré auparavant que l'équipage était sorti indemne de la prise d'otages, hormis «un homme qui a perdu deux dents et quelques autres qui avaient des hématomes».