Redoutant la flambée des prix durant le Ramadhan, particulièrement les prix des viandes, les Algériens s'inquiètent et accueillent ce mois non sans cette appréhension de se retrouver endettés jusqu'au cou après l'Aïd El Fitr. Pourtant, l'état prévoit des dispositifs afin de rendre la gestion du budget ménager dégagé pour la circonstance plus commode. Notamment celui de la baisse des prix des viandes. En effet, le kilo de viande rouge fraîche atteindra les 650 DA, selon Kamel Chadi, président de la société de gestion des participations de l'Etat, Proda (SGP), qui pilote l'opération de régulation du marché algérien de la viande. Des points de vente au nombre de 60 répartis sur 18 wilayas ont déjà été fixés à travers le territoire national, selon la même source qui affirme que la baisse des prix concernera également la viande blanche. Le kilo du poulet frais se vendra ainsi pendant le Ramadhan entre 265 et 270 DA. Quant au prix du poulet congelé, celui-ci sera fixé à 250 DA. Notre interlocuteur nous précise que la congélation de ce produit alimentaire se fait grâce à des procédés techniques très évolués, dans le sens où le poulet est congelé durant seulement deux à trois mois, au lieu de 18 mois, à titre d'exemple. Il est en outre évidé, plastifié, étiqueté et mis en barquette. En un mot, près à la cuisson. L'objectif de ces nouveaux dispositifs est de réguler le marché des viandes et le libérer de l'emprise des spéculateurs qui imposent leur diktat. Rappelons que le prix du kilo de viande rouge a grimpé jusqu'à 950 DA ces derniers temps. Et le citoyen algérien n'a pas omis ce détail. Proda rassure M. Chadi rassure que ces points de vente dont on parle sont déjà ouverts au public dans certaines régions du pays. De plus, la quantité est largement suffisante pour répondre à la demande durant le Ramadhan, vu les dispositifs pris afin d'assurer la disponibilité des deux viandes (blanche et rouge). «Nous nous approvisionnons régulièrement de sorte à stabiliser le marché de la viande», développe notre interlocuteur, ajoutant que le citoyen algérien pourrait dès maintenant se ravitailler de viande à prix raisonnable, du moment que les points de vente des groupes Onab et Sotracov ont été communiqués par voie de presse. Au Centre, par exemple, l'on a prévu huit points, dont celui de Chéraga, d'Hussein Dey, d'Aïn Naâdja, des Asphodèles (Ben Aknoun), de Douéra et de Birtouta. «Il s'agit d'une offre» spécial Ramadhan», précise M. Chadi. Contacté par nos soins, Hakim Chaouchi, chargé de communication au niveau du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, abonde dans le même sens en confirmant la baisse des prix durant le Ramadhan. Reste à savoir si les bouchers s'aligneront sur les prix étatiques en étant plus cléments avec les consommateurs durant le mois de jeûne. Quand on sait que ces commerçants particuliers ont déjà annoncé une hausse vertigineuse qui atteindrait, durant le Ramadhan, les 1000 DA pour le kilo de viande rouge, on se demande comment les ménages à maigre revenu s'en sortiront durant ce mois qu'on appelle «le mois de la piété».